Saint-Nazaire. Premier bilan positif du parc éolien, et rassurant du point de vue environnemental
Publié : 6 mars 2024 à 10h39 par Dolorès CHARLES
Sous-station électrique
Crédit : Yann Launay
Focus sur le parc éolien au large de Saint-Nazaire qui vient d'achever sa première année réelle de fonctionnement. Du côté des opérateurs comme des élus, le bilan du parc est salué. Le bilan environnemental, lui, n'est pas établi avec précision mais les premiers éléments sont rassurants.
Le bilan 2023 du parc d’éoliennes en mer de Saint Nazaire vient d'être présenté, après une première année complète de fonctionnement. Un chiffre clé : le "facteur de charge" qui s’établit à 35%, c’est l’énergie produite par le parc éolien l'an dernier, par rapport à ce qui aurait pu être produit si les machines avaient tourné tous les jours à pleine puissance. Ce chiffre peut sembler modeste, mais il s’approche des objectifs, comme l’explique Pierre-Emmanuel Guillot, directeur d’exploitation du parc éolien de Saint Nazaire :
"Notre objectif à terme est d'obtenir un facteur de charge entre 39 et 40 %. Là, on tombe à 35 % car il y a eu quelques aléas en décembre. On a dû arrêter les éoliennes pendant une vingtaine de jours. Sinon, on est à peu près à 37 %, ce qui est par rapport à notre objectif de 39 % en phase avec la première année d'exploitation d'un parc où il y a des tâches de maintenance supplémentaires et un certain rodage des équipes à mettre en place."
"Tout est revenu à la normale, et on a une très bonne production sur le début de l'année 2024"
En 2023, les 80 éoliennes du Banc de Guérande n'ont pas pu produire autant qu'espéré : un incident sur la station électrique a entraîné un arrêt du parc mais que s'est-il exactement passé, et le problème peut-il se reproduire ? "Il y a eu certains paramètres de la sous station, qui sont sortis des normes, et nous avons décidé d'arrêter pour faire des analyses supplémentaires et remplacer certaines pièces pour être en parfaite sécurité. Ce n'est rien d'exceptionnel, c'est le temps qu'il a fallu pour aller en mer, parce que les conditions météorologiques étaient très mauvaises, et on n'a pas pu accéder pendant plusieurs jours à la sous station en mer. Aujourd'hui, tout est revenu à la normale, et on a une très bonne production sur le début de l'année 2024," ajoute Pierre-Emmanuel Guillot.
Titre :Pierre-Emmanuel Guillot
Crédit :Yann Launay
Le maire de la Turballe surpris à la vue des éoliennes, mais satisfait
La centaine d'emplois promise pour l'entretien des éoliennes a été créée comme prévu, principalement à la base de maintenance, à La Turballe. Le maire de la commune, Didier Cadro, dresse aujourd'hui un bilan positif et apaisé de la présence du parc, passé les doutes des débuts : "c'est vrai que quand on s'est réveillé un matin aussi bien au Croisic, au Pouliguen, à Batz sur mer ou même La Turballe et qu'on a vu ces éoliennes, on ne s'était pas imaginé de voir des éoliennes aussi grandes ! Mais quand on voit la raffinerie de Donges, eh bien je préfère avoir des éoliennes en mer qui ne polluent pas ! C'est vrai que sur notre commune, cela amène quand même une centaine d'emplois, et on touche à peu près 269 000 € par an. Cet argent, il faut aussi l'utiliser, par exemple pour changer des ouvertures dans nos bâtiments communaux, peut être mettre des panneaux solaires, bref, aller dans le même sens que le parc éolien..."
Eoliennes en mer - salle de contrôle à la Turballe
Crédit : Yann Launay
Titre :Didier Cadro
Crédit :Yann Launay
"On n'a pas vu de régression massive des populations d'oiseaux marins dans le parc"
Le bilan environnemental, lui, n'est pas établi avec précision : pour mesurer l'impact depuis la mise en exploitation, il faudra plusieurs années d'études et de recul, mais les premières observations sont rassurantes, pour Nathalie Tertre, référente environnement chez EDF Renouvelables. "Il y a toujours de la vie marine dans les airs et sous l'eau, dans et autour du parc éolien en mer de Saint-Nazaire. On voit toujours des poissons, des mammifères marins, on les entend quand on fait de l'acoustique sous marine aussi pour les dauphins et marsouins. On les entend venir dans le parc, chasser et se nourrir dans le parc, et c'est pareil on continue de voir des oiseaux marins. On n'a pas vu de régression massive des populations d'oiseaux marins dans le parc, mais c'est un sujet d'études qui se fait à une échelle spatiale et temporelle beaucoup plus vaste et plus grande que ce qu'on a pu faire jusqu'à présent... Il va nous falloir plus de temps pour avoir du recul sur cette question."
Titre :Nathalie Tertre
Crédit :Yann Launay
Sur 2023, plus de 6 000 personnes ont embarqué pour des visites en mer du parc éolien. Pour les prochaines dates gratuites (programmées en juin ), les réservations en ligne viennent tout juste d'ouvrir, sur le site EDF.fr.