Saint-Jacques-de-la-Lande : la dépénalisation en question

Il n'y pas que dans les grandes villes comme Marseille, où Emmanuel Macron s'est rendu la semaine dernière, que le trafic de drogue fait des ravages. A Saint-Jacques-de-la-Lande, 14 000 habitants au sud de Rennes, un homme de 49 ans est mort cet été après avoir été violemment agressé près d'un point de deal. Pour rendre hommage à Wilhem Houssin (*), une marche blanche était organisée dans le centre samedi, et environ 500 personnes y ont participé pour dire aussi leur ras-le-bol face à cette violence dans le quartier :

La maire de la Ville, Marie Ducamin, ne sait pas quoi faire :

« Cela fait plusieurs années que ce point de deal existe mais il est de plus en plus visible... Lorsque la police intervient, les trafiquants s'en vont et dès que les policiers s'en vont, ils reviennent. Ils sont très organisés entre les guetteurs, ceux qui indiquent où trouver quoi... C'est à la fois visible et pas visible, on sait très bien ce qu'ils font... Les personnes qui tiennent ce point de deal sont souvent agressives, quand elles ont le sentiment d'être gênées dans leurs affaires. Peut-être aussi que c'est une violence démonstrative pour montrer que c'est eux qui tiennent le territoire. La présence des dealers est là et gêne les habitants du quartier. »

La légalisation en question

Les solutions pour éradiquer ce trafic ne sont pas nombreuses mais Marie Ducamin invite à se poser la question de la légalisation.

« Le trafic de stupéfiants n'est pas du ressort du pouvoir du maire. C'est vrai qu'on est un peu démuni, on compte sur la police et la justice pour lutter contre le trafic. On a quand même des leviers d'action, qu'on utilise quand on est maire... notamment l'aménagement urbain, le plan de circulation. On intervient évidemment sur le volet sécurité en travaillant avec la police, avec le procureur... Cela porte ces fruits, mais ce sont des fruits un peu insuffisants par rapport à l'ampleur des difficultés. On a aussi je pense une législation inadaptée. Le débat mériterait d'être ouvert sur la légalisation, la dépénalisation, par rapport à l'usage récréatif du cannabis. »

(*) Ce père de famille de 49 ans est mort cet été, après avoir été roué de coups près d’un point de deal. Dans cette affaire, 5 personnes ont été mises en examen pour meurtre, deux mineurs et trois majeurs placés en détention par le Parquet de Rennes.