Rorqual dans le Finistère : les échouages ne se multiplient pas

C’est le deuxième rorqual en une semaine à s’échouer sur les côtes bretonnes, après celui de l’île de Sein il y a 8 jours (2 septembre). Le rorqual découvert samedi dernier (10 septembre) sur la plage de Kermabec à Tréguennec, dans le Finistère, est désormais parti. Le mammifère marin, un mâle mesurant 17 mètres et pesant 20 tonnes, a été découpé avant d’être évacué vers un centre d’équarrissage, par voie terrestre. Contrairement au premier rorqual retrouvé amaigri, et sur lequel aucun prélèvement interne n’a pu être réalisé, les équipes du Parc naturel Marin d’Iroise à Brest ont procédé à des prélèvements scientifiques sur le second, et on en saura donc un peu plus sur sa condition et les causes de l’échouage.

Pour Sami Hassani, le directeur de l’ACMOM (*) de Bretagne, basé à Océanopolis. "Celui de l'île de Sein, malheureusement, il n'a pas bougé, il n'a pas pu être remorqué et il n'y a pas pu avoir de prélèvement interne, et en tout cas, à l'examen externe, il n'a pas l'air d'avoir eu de collision qui est un des risques de mortalité pour ces grands cétacés. S'agissant de celui de la baie d'Audierne, les agents du Parc naturel Marin d’Iroise et d'autres correspondants du réseau national d'échouage locaux et vétérinaires du réseau national d'échouage, de Pélagis (La Rochelle), ont pu faire des prélèvements... Là aussi, il semblerait qu'il s'agisse d'un animal maigre. Il y a un gros hématome, qui pourrait être lié à  une collision, mais il n'y a rien de certain pour l'instant, donc on attend les analyses complémentaires."

(*) ACMOM : Association Conservation des Mammifères et Oiseaux Marins de Bretagne.

Les prélèvements sont réalisés pour savoir ce qui relève de la mortalité naturelle, et ce qui relève de la mortalité accidentelle liée à des activités humaines. Ces échouages ne sont pas forcément "négatifs" pour le directeur de l’ACMOM, car l’espèce est protégée en France et ailleurs, et ces rorquals sont donc plus nombreux. Pour rappel, quatre rorquals s'étaient aussi échoués sur les côtes bretonnes à l'été 2019.

"Jusqu'au milieu des années 2000, il y avait très peu d'échouage sur tout le littoral Atlantique, il y avait de temps en temps, un animal voire deux, et puis depuis une dizaine voire une quinzaine d'années, on a des niveaux d'échouage qui sont supérieurs. Ils varient entre 3, 5 voire 7 par an, et c'est à mettre en parallèle avec le fait que la population de rorquals communs se porte mieux aujourd'hui. L'espèce est protégée dans pas mal de pays, et puis il y a eu le moratoire de la chasse à la baleine en 1986, qui explique que certaines populations de baleines se reconstituent, et s'il y a beaucoup plus d'animaux il y a beaucoup plus forcément d'échouages."

Un rappel évident

Lorsque vous voyez un tel animal, une baleine ou un phoque, il faut éviter de les toucher pour Sami Hassani, joint par Dolorès Charles. Il faut '"éviter de toucher et plutôt contacter l'association, pour ce qui relève de la Bretagne, ou toujours Pélagis à La Rochelle, pour que des mesures soient mises en place. Il faut que les communes soient averties, quand c'est une baleine c'est plus compliqué, mais en général pour les petits cétacés ou phoques, les communes sont équipées pour évacuer la carcasse, pour des raisons sanitaire évidentes, et surtout pour qu'un correspondant du réseau aille faire un examen de l'animal, et avant que la carcasse ne soit prise en charge par le service d'équarissage pour la destruction."