Retraites : les transporteurs routiers rejoignent le mouvement

Publié : 7 mars 2023 à 6h48 - Modifié : 7 mars 2023 à 6h49 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Les opposants à la réforme des retraites se mobilisent ce mardi 7 mars, de nombreux cortèges sont annoncés partout dans l'ouest. Les raffineurs sont en grève reconductible à Donges (44) et les transporteurs routiers rejoignent le mouvement sous la forme d'opérations escargots ou de barrages filtrants.

Les routiers rejoignent le mouvement contre la réforme des retraites, à l'occasion de cette grande journée d'action du 7 mars. Leur mobilisation pourrait prendre diverses formes, comme des opérations escargot, des barrages-filtrants ou des blocages de zones d'activités. Mais pour David Chetaneau, chauffeur routier dans le Morbihan, et responsable départemental FO Transports, l'essentiel est que les routiers soient prêts à une grève sur plusieurs jours :


"Que les camions restent dans les dépôts, comme ça la marchandise sera pas transportée, cela bloquera l'économie de ce pays. Pour ce mardi, ce sera une grosse journée, mercredi aussi et ensuite, on se réunira pour voir si au niveau national, on continue le mouvement... On nous dit que le système de retraite va coûter 12 milliards aux alentours de 2027 - 2030 sur 350 milliards de budget des retraites, ce n'est pas grand chose. Alors si on nous dit aujourd'hui que bloquer le pays deux ou trois jours, c'est plusieurs milliards, eh bien à ce moment-là, on peut très bien se passer de ces grèves en discutant sur le financement des retraites."

Titre :David Chetaneau, FO

Crédit :Yann Launay

Vers la disparition du congé de fin d'activité


Les routiers entrent dans la mobilisation alors que se tiennent des discussions avec l'Etat sur leur dispositif de départ anticipé à la retraite. Un dispositif que les syndicats jugent menacé, et qui de toute façon n'empêchera par le report de l'âge de départ, comme le souligne David Chetaneau interrogé par Yann Launay. "On sera comme les autres, ce sera plus deux ans puisque notre régime qu'on auto finance entre les employeurs, les salariés et l'état pour partir plus tôt est aujourd'hui à 57 ans, on était à 55 avant la réforme précédente et il va passer à 59 avec la réforme prochaine. C'est ce qu'on appelle le congé de fin d'activité, qui est autofinancé sur des critères auparavant qui étaient dit de pénibilité du transport. Je ne sais pas si l'Etat va mettre un coup de pouce pour financer, mais s'il ne met pas, le régime ne sera pas 59... Ce sera peut être la disparition du congé de fin d'activité."

Titre :David Chetaneau, FO

Crédit :Yann Launay

D'autres solutions existent pour équilibrer le système de retraites


Pour David Chetaneau, cette réforme voulue par le gouvernement est avant tout idéologique : pour le militant FO, d'autres solutions existent pour équilibrer le système des retraites, et il faut de toute façon imaginer d'autres alternatives de financement, pour compenser notamment la robotisation : "la mécanisation fait un bien puisque les métiers deviennent de moins en moins pénibles, mais pour autant, il n'y a pas de cotisations sur les machines. Aujourd'hui, les entreprises qui font des profits en étant entièrement 100 % autonomes en automatisation, ne payent pas de cotisations sociales, mais par contre engrangent des bénéfices substantiels. Il faut trouver un autre financement, style ceux qui font de l'argent sur l'argent, une petite taxation de 1 ou 2% peut-être, je n'en sais rien. Ce pays n'a jamais été aussi riche qu'il l'est aujourd'hui : les 50 ou 100 ou 200 familles les plus riches de France ont multiplié par deux ou par trois ou par quatre leur patrimoine sur les dix dernières années. Il faut un meilleur partage des richesses."


 


 

Titre :David Chetaneau, FO

Crédit :Yann Launay

Pour l'heure, il y a assez peu d'actions annoncées : quelques opérations escargots, notamment en Loire-Atlantique et dans le Morbihan (entre Locminé et Vannes). Dans les Côtes-d'Armor, distribution de tracts aux abords de la zone d'activités des Châtelets, à Ploufragan, à partir de 7 heures, et à Rennes, possible barrage filtrant Route de Lorient. Il y a eu des échauffourées cette nuit entre des manifestants et la police. Des barricades ont été allumées.