Retraites : les commerçants rennais entre opposition et inquiétude

Alors que la manifestation bat son plein à Rennes, pour cette 9ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites, dans le centre-ville, on ne compte plus les vitrines brisées, les éléments de mobilier urbain dégradés par les casseurs. Une situation difficile à vivre pour les commerçants bretons. Sophie, par exemple, gère une boutique en plein cœur des zones ciblées par les casseurs, et elle ne cache pas sa peur et sa fatigue.

Une extrême violence

"Je trouve qu'il y a des choses et des causes à défendre, mais là, on atteint vraiment un niveau d'extrême violence. Je me dis que là, j'ai envie de partir de Rennes clairement. Cela fait dix ans que je suis commerçante à Rennes, j'ai vécu plein de manifs et je n'en peux plus d'être obligée de m'enfermer, de venir avec la peur au ventre le matin, et de voir notre triste ville dans cet état, ça fait mal au cœur. J'espère que les choses vont s'apaiser et qu'on trouvera une solution, mais malheureusement cela va être compliqué. Notre président a eu des mots très durs et il y a des gens blessés. Iic, de jeunes manifestants ont été gravement blessés... On va attendre quoi, qu'il y ait un mort ? Il faut stopper le truc."

Le chiffre d'affaires s'effondre

Valérie a subi elle des dégradations, et voit son chiffre d'affaires s'effondrer. Mais pour elle, c'est le gouvernement qui en est le premier responsable : "cela fait partie du métier et je savais en ouvrant que cela arrive, mais là c'est de pire en pire. Après, qu'il y en a qui casse cela arrive toujours, mais tout le monde est en colère et je la partage cette colère. On nous prend pour des cons : on n'est pas légitimes quand on manifeste, c'est bien ce qui a été dit ? Il faut prendre en considération les gens, leur souffrance, leurs peines et l'avenir qu'on leur propose... "