Retraites : après le 49.3, des manifestations spontanées
Publié : 17 mars 2023 à 9h45 - Modifié : 17 mars 2023 à 10h06 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Un peu partout dans l’ouest, des manifestations se sont formées hier soir (jeudi 16 mars). Une première réaction spontanée, avant d’autres actions organisées dès ce samedi localement, puis jeudi prochain (23 mars) au niveau national.
Après l’utilisation de l’article 49.3 pour faire passer le texte sur la réforme des retraites, ce jeudi 16 mars, la rue n’a pas tardé à réagir. Ils étaient plusieurs milliers à Nantes, 700 personnes à Rennes, 400 à Saint-Brieuc, des rassemblements ont également été organisés à Brest, à Vannes, à Lorient... Les cortèges se sont même enflammés dans les capitales régionales, où les forces de l’ordre ont dû faire usage de bombes lacrymogènes. A Nantes, les affrontements se sont calmés tard dans la soirée. Entre 4 et 5 000 personnes se sont rassemblées devant la préfecture de Loire-Atlantique, avant de défiler.
La lutte va s'amplifier
Du côté des syndicats, pas d’abattement, au contraire. Nicolas Boumier est secrétaire de la CGT des cheminots à Nantes. Dans le cortège, il réagit à cette décision du gouvernement, au micro d’Emilie Plantard. "C’est quand même Macron et Borne qui se prennent une grosse claque, puisqu’ils se sont sentis obligés de sortir le 49.3, parce qu’ils n’avaient pas la majorité pour voter leur contre-réforme. Au-delà de ça, c’est surtout un déni de démocratie et ça rebooste tout le monde et je suis sûr que la lutte va se massifier encore plus."
Titre :Nicolas Boumier, secrétaire de la CGT des cheminots à Nantes
Crédit :Emilie Plantard
Plusieurs milliers de manifestants à Nantes
Des syndicats, nombreux mais également des citoyens venus spontanément, s’indigner de cette décision. "Quand on a appris la nouvelle, on s’est dit qu’il fallait réagir parce que c’est quand même une décision assez violente... Moi je suis prof et j’ai loupé mes conseils de classe pour venir ici... Malgré tous les français dans la rue, c'est un déni de démocratie et c’est pour ça que j’ai voulu venir... J’ai 92 ans, je suis venu face à la décision prise par cette majorité de truands qui nous gouvernent, ce sont des truands... Moi je suis retraité mais je viens pour les autres, c’est dégueulasse ce qu’ils nous font. Autant faire payer le capital, il y a des sous à trouver ailleurs... Je pense qu’il faut bloquer le pays maintenant, c’est la seule solution !"
Crédit : Emilie Plantard
Titre :Manifestants à Nantes
Crédit :Emilie Plantard
"On ressent un malaise"
Derrière les syndicats, de nombreux travailleurs et retraités sont venus protester contre ce que beaucoup jugent comme un déni de démocratie. C’est le cas de Marian et Pascale, jeunes retraités : "Je suis là en soutien à tous ceux qui travaillent encore, tout ce qui nous est enlevé petit à petit. Là on atteint le sommet... On est prêts à continuer parce que ça va au-delà de la retraite. Il y a trop de choses à régler qui sont bafouées depuis un moment... On ressent un malaise, par rapport à leur mode de fonctionnement. Jusqu’où ils sont capables d’aller, cela pose question... On a du mépris parce qu’on a voté pour l’assemblée nationale, et notre vote est bafoué. J’ai 64 ans, on en a vu d’autres qui se sont réglés plus démocratiquement !"
Titre :Pascale et Marian, manifestants à Nantes
Crédit :Emilie Plantard