Retour sur la mobilisation interprofessionnelle
Publié : 27 janvier 2022 à 21h59 - Modifié : 27 janvier 2022 à 22h06 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
C’était un jour de grèves et de manifestations pour le pouvoir d'achat, dans l'Ouest comme partout ailleurs en France. Ils étaient un millier à défiler à Lorient, environ 3 000 à Nantes, 2 000 à Rennes, un millier à Angers, 800 à Brest ou 300 à Vannes.
Des grèves et manifestations pour le pouvoir d'achat, dans l'Ouest comme partout en France : une journée interprofessionnelle à l'appel de plusieurs syndicats, ce jeudi (27 janvier) pour demander des augmentations de salaires, une augmentation du SMIC et du point d'indice, qui sert à déterminer les salaires de la fonction publique. Dans les cortèges : des soignants, des retraités, des salariés du privé, et de nombreux agents de la fonction publique, parmi lesquels Marion, employée de collectivité, qui défilait à Lorient :"J'ai une trentaine d'années, 10 ans de fonction publique, et je suis à peine à 1500 euros. J'essaye d'acheter une maison, je ne peux pas. Mon conjoint est fonctionnaire également, on travaille tous les deux et on ne peut pas acheter une maison, je ne trouve pas ça normal. Le "quoi qu'il en coûte" n'a pas valu pour tout le monde, et puis je pense que c'est un problème qui ne date pas du covid, c'est un problème qui date depuis des années et qu'il va bien falloir résoudre..."
Titre :Marion
Crédit :Yann Launay
Les enseignants eux aussi très présents
Interrogés dans les cortèges, ces enseignants jugent insuffisantes les mesures annoncées par le gouvernement au soir de la mobilisation du 13 janvier, comme l'explique Aurélie, directrice d'une école primaire lorientaise :"Ils nous ont promis des masques, mais ils ne sont toujours pas arrivés. Pour aider les directeurs, des personnes ont été recrutées dans les circonscriptions, c'est-à-dire qu'elles ne vont pas venir dans les écoles, elles vont rester dans les circonscriptions, auprès de l' inspecteur... Qu'est-ce que ça va changer pour la vie des directeurs ? Il y a une crise du recrutement, on n'a plus de remplaçants... Mais cette crise est aussi due au point d'indice qui n'a pas évolué depuis 10 ans, avec des salaires de misère."
Crédit : Yann Launay
Titre :Aurélie
Crédit :Yann Launay
... et des salariés du privé
Des employés du secteur privé se sont joints aux manifestations, comme Dominique, un Morbihannais qui travaille pour l'entreprise de travaux publics Eurovia, filiale du groupe Vinci : "c'est le groupe qui dégage le plus de dividendes aux actionnaires, des fortunes... Je ne sais pas si vous avez vu les résultats de Vinci et d'Eurovia l'année dernière : ils battent tous leurs records, et pour les salaires, il n'y a rien. Ils nous proposent à l'heure actuelle 45 euros, nous on réclame 200, ce qui n'est pas déconnant, vu l'inflation, tout ce qui augmente, rien que l'énergie, le gasoil : c'est 20 euros de plus par plein, et ils nous proposent une hausse de 45 euros. Elle est déjà cramée rien que dans les pleins."
Titre :Dominique
Crédit :Yann Launay
Des employés Eurovia de l'Ouest (à Rennes, Quimper, Lorient, Nantes et Angers) ont déjà fait grève avant Noël, et envisagent de se mobiliser à nouveau, au mois de mars.
A Lorient, des lycéens ont participé à la manifestation : des lycéens qui s'inquiètent pour le bac, à l'approche des épreuves de spécialités, prévues en mars. Typhaine est en terminale, dans un lycée général, et elle demande des aménagements, pour tenir compte des perturbations liées au covid. De nombreux cours ont été annulés et un retard a été pris dans plusieurs matières :
"Notre prof de physique, pour les Sciences de l'ingénieur, nous a dit : "là ça je ne peux pas travailler ça avec vous, je n'aurais pas le temps avant le mois de mars", donc on espère que ça ne tombera pas à l'épreuve du bac... Ils n'ont toujours pas réussi à tester leur bac, ça fait 2 ans qu'avec le covid le bac a été soit annulé, soit en contrôle continu... on ne veut pas être une génération sacrifiée. On aimerait bien déjà apprendre, en fait, un minimum."
Titre : Typhaine
Crédit :Yann Launay
Le ministre de l'Education nationale devrait annoncer sa décision dans les jours qui viennent, pour ce qui concerne les épreuves de spécialité prévues mi-mars. Des épreuves qui pourraient être maintenues, ou décalées à fin mars, mai ou juin, Jean-Michel Blanquer n'a rien exclu. Ces épreuves de spécialité, nées de la réforme du lycée, n'ont encore jamais pu être organisées, elles comptent pour 32% dans la note finale.