Résidences secondaires : Le maire des Sables en veut moins

Les Sables d’Olonne, 45.000 habitants l’hiver, 200.000 l’été. Et comme de nombreuses villes côtières, le déséquilibre tend à progresser. A ce jour, la nouvelle ville des Sables compte 40% de résidences secondaires, jusqu’à 75% sur certains secteurs, et cette proportion nuit à la vie locale selon le maire, Yannick Moreau. Lui veut que sa ville reste accessible à toutes celles et ceux qui veulent s’installer durablement : 

"C’est un gros problème, parce que ça dévitalise le centre-ville des Sables d’Olonne, ça dévitalise nos écoles, nos commerces… La plupart des entreprises des Sables d’Olonne cherchent à recruter, mais pour recruter des salariés, elles ne trouvent pas de logements pour leurs employés. Et donc il y a plein d’offres qui ne sont pas pourvues, du fait d’avoir des difficultés à accéder au logement et de pouvoir louer un appartement ou une maison à l’année aux Sables d’Olonne. Les prix sont excessifs parce qu’il n’y a pas d’offres. Parce qu’aujourd’hui, les locations touristiques type Airbnb sont beaucoup plus rentables que ne l’est la location à l’année."

Des besoins de locations à l'année

Les prix de l’immobilier sont particulièrement élevés aux Sables, autour de 4000 euros du M2. Acheter un logement est donc particulièrement difficile mais en louer un également. Aujourd’hui, il est plus rentable de louer un bien meublé à la semaine, si bien que les locations à l’année deviennent une denrée rare… Et chère ! La municipalité veut donc agir pour améliorer ce contexte, en particulier dans la ville historique des Sables, en limitant la location saisonnière.

"Si on avait 10% du nombre de résidences secondaires, il y en a 16.000 aux Sables d’Olonne, qui revenaient dans le circuit des locations à l’année, ça ferait 1600 logements en plus et donc avec 2000 logements en plus sur le marché de la location à l’année, ça fait baisser les prix de la location et ça rend abordable et accessible les logements en centre-ville, pour les familles qui ne peuvent pas s’y loger aujourd’hui. Là on est à 75% de logements touristiques, ou de résidences secondaires par rapport aux logements à l’année. Si on ne fait rien, ça continuera à augmenter et nous ce qu’on veut augmenter, c’est la part de logements en résidence principale."

Des quotas de nouvelles résidences secondaires

Les Sables refusent d’être une ville morte l’hiver. Pour cela, la municipalité a donc voté un plan en 8 mesures. Il prévoit, entre autres, une sur-taxation des résidences secondaires, l’application de la taxe d’habitation sur les logements vacants mais également la mise en place de quotas, via l’obligation de déclaration et autorisation de location saisonnière, déjà existante. Désormais, les propriétaires ne seront plus forcément autorisés à démarrer une location saisonnière. 

"Ce qu’on veut mettre en place, c’est ce que la ville de St Malo a par exemple mis en place, c’est des quotas de mutation de logements en résidences secondaires ou touristiques, par quartier. Par exemple, à La Chaume ou aux Sables dans le quartier historique, on autoriserait peu de mutations de logements principaux en logements touristiques. En revanche, au Château d’Olonne ou à Olonne, on pourrait en autoriser plus parce que là, il n’y a pas le même déséquilibre. Nous on veut rééquilibrer la chose, en faveur de la vie permanente et en défaveur de la location touristique qui ne peut pas être la base de la vie aux Sables d’Olonne."

Encourager plutôt que sanctionner

Mais la municipalité ne veut pas se contenter de taper sur les finances des résidents secondaires, elle veut avant tout encourager les propriétaires, via un contrat « louez à l’année ». Une expérimentation qui démarrera l’an prochain et s’étalera sur 2 ans et qui prévoit des enveloppes d’aides à la rénovation énergétique, par exemple.  

"Il n’y a pas que des majorations de taxes sur les logements vacants ou sur les résidences secondaires. Il y a aussi, et c’est peut-être l’originalité du plan des Sables d’Olonne, des encouragements avec une prime… Quand vous rénovez un logement pour le mettre à la location à l’année, vous pouvez avoir une prime qui va jusqu’à 7200 euros. Qui s’ajoute à une prime pour la remise en location à l’année qui peut aller de 5000 à 10.000 euros. Donc finalement, il y a un investissement très fort de la ville des Sables auprès des propriétaires pour qu’ils changent l’affectation de leur bien immobilier et qu’ils redonnent vie au centre-ville."

La mesure s’autofinancera grâce aux taxations précédemment citées. Un numéro vert sera bientôt mis en place pour guider les propriétaires intéressés.