Rennes, pionnière en matière d'écologie
Publié : 23 avril 2023 à 19h20 par Elouen ROUCHY
Crédit : Pixabay
A partir du 1er janvier 2024, la métropole de Rennes va interdire les tontes de pelouses dans ses déchetteries. Il s'agit de la première grande ville de France à prendre cette décision. Les habitants devront valoriser les déchets.
L’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs, surtout lorsqu’on la garde chez soi... Rennes sera la première grande métropole de France à interdire les tontes de pelouses dans ses déchetteries, à partir du 1er janvier 2024. Une décision écologique en lien avec le dérèglement climatique que nous subissons actuellement. L’objectif est de ne plus déplacer la grande quantité de ces déchets verts chaque année alors qu’ils peuvent être réutilisés.
"La tonte de pelouse est composée à plus de 80% d’eau"
Laurent Hamon, le vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire, a répondu à Elouen Rouchy : "On sait qu’on va avoir des difficultés de plus en plus fortes en Ille-et-Vilaine et notamment sur la métropole de Rennes sur la question de l’eau. Il va falloir trouver comment s’améliorer et comment moins consommer d’eau. Il s’avère que la tonte de pelouse est composée à plus de 80% d’eau. On s’aperçoit qu’on déplace énormément de masse d’eau. On se dit qu’aujourd’hui garder des tontes de pelouses chez soi est beaucoup plus profitable pour le jardin, mais aussi pour les gaz à effet de serre et tout ce qui tourne autour des sujets écologiques."
Titre :Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
Crédit :Elouen Rouchy
Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
De multiples alternatives
La réutilisation de ces déchets verts peut être multiple selon Laurent Hamon : "on peut faire du paillage, c’est-à-dire tondre la pelouse, la garder, la faire sécher un peu et pailler pour la mettre sous des arbres des arbustes… On peut utiliser une partie de cette tonte dans son composteur. On peut faire du mulching : on équipe nos tondeuses de lames spéciales qui broient de façon très fine l’herbe et on la laisse au sol. On peut faire un tas au fond de son jardin... Il y a beaucoup de possibilités simples, qui ne demandent pas de moyen technique supplémentaire, et les alternatives sont là d'où notre décision. C’est quelque chose qui n’est pas compliqué à mettre en œuvre. Tout l’enjeu pour Rennes métropole va être d’expliquer comment mettre en œuvre ces alternatives. On va mettre des moyens d’accompagnements extrêmement fort sur ce sujet."
Titre :Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
Crédit :Elouen Rouchy
Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
"Gérer la tonte, c'est à la portée de tous"
Il s’agit d’une prise de conscience de la métropole rennaise mais aussi des habitants quant à l’urgence climatique. Il faut prendre en compte "cette prise de conscience, avance Laurent Hamon, parce que les dérèglements climatiques sont en route et il faut qu’on trouve des solutions pour s’adapter, et gérer la tonte de pelouse c’est à la portée de tout le monde. Je comprends que cela vienne télescoper les habitudes, mais on ne pourra pas, sur des transformations écologiques, faire exactement comme on faisait avant. Il faut que les gestes soient simple et cela en fait partie."
Titre :Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
Crédit :Elouen Rouchy
Laurent Hamon, vice-président de Rennes métropole délégué aux déchets et à l’économie circulaire
Selon Laurent Hamon, de nombreuses grandes communes devraient rapidement emboîter le pas à Rennes. Dans la métropole, les tontes représentent 380kg de déchets par an par habitant qui possède un jardin. La mesure doit être appliquée à partir du 1er janvier 2024, un délai relativement court, aussi Rennes métropole prévoit des actions de communication et de sensibilisation.