Protocole sanitaire allégé à l'école, dès ce lundi
Publié : 20 février 2022 à 17h09 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
C'est la rentrée scolaire en ce lundi (21 février), pour les élèves des Académies de Rennes et de Nantes, qui seront parmi les premiers à vivre l'allègement du protocole sanitaire. Nos écoles passent du niveau 3 au niveau 2.
C'est avec beaucoup de soulagement, sans doute, que les parents et professeurs vont reprendre le chemin de l'école ce lundi matin. Le niveau 3 du protocole sanitaire est relégué au niveau 2, cela signifle plusieurs choses dont la fin du port du masque en extérieur en élémentaire, la possibilité de pratiquer à nouveau des activités physiques et sportives en intérieur sans masque (en respectant une certaine distanciation : les sports de contact ne sont pas autorisés sans masque) et l'allègement des règles de limitation du brassage (par niveau ou groupe de classes plutôt que par classe), notamment à la cantine.
Le masque reste obligatoire en intérieur
Le port du masque dans les espaces intérieurs demeure pour les plus de six ans, et le niveau 2 du protocole sanitaire continuera à s’appliquer dans le second degré. Enfin l'allègement des mesures concernant les tests de dépistage sera en vigueur à partir du 28 février. Cela veut dire la fin des attestations sur l'honneur d'autotests négatifs. D'ailleurs si un élève est cas contact, il sera tenu de réaliser seulement un test à J+2, contre 3 tests avant les vacances. Antoine Gauchard est directeur de l'école Jules Ferry, à Pleyber-Christ, dans le Finistère, et membre du SNUIPP-FSU. Si une prudence et deux ans de yo-yo tempèrent son enthousiasme, il ne cache pas un soulagement de sortir d'une période et d'un protocole particulièrement difficiles à gérer :
"Depuis Noël, ça a été juste épique, entre les changements de protocoles, les situations où l'on avait les enfants qui venaient, qui partaient, et qui devaient se faire tester. Pas de remplaçants... La simplification du protocole sera vraiment appréciable si dans les écoles il n'y a pas de nouveaux cas de covid qui apparaissent... On reste optimiste et surtout, les éléments importants ce sont les retours à la normale : la possibilité de refaire du sport dans des salles, la possibilité de retourner à la piscine, de refaire des sorties scolaires..."
Titre : Antoine Gauchard, directeur de l'école Jules Ferry
Crédit :Yann Launay
On a fait beaucoup de révisions
Cette vague Omicron et les perturbations qu'elle a entraînées dans les écoles laissent aussi des traces sur l'apprentissage des enfants "largement freiné entre Noël et février, sachant qu'en plus c'est souvent des périodes où on fait énormément de choses parce que les habitudes de classe sont prises. Les enfants ont franchi un cap dans les apprentissages, or avec la situation sanitaire des deux mois derniers, on a fait beaucoup de révisions, on attendait que les enfants puissent revenir... Les enfants ont beaucoup moins avancé dans le programme que ce qu'ils auraient dû faire. Ça se rattrape difficilement : on le voit bien avec les élèves qui ont eu des apprentissages perturbés depuis deux ans maintenant, les enfants fragiles, c'est compliqué pour eux..."
Titre : Antoine Gauchard, directeur de l'école Jules Ferry
Crédit :Yann Launay
Les évaluations en CP maintenues
Les enseignants sont nombreux à saluer l'allègement du protocole sanitaire. Mais pas sûr pour autant qu'ils puissent se réconcilier si facilement avec leur ministre de tutelle (ndlr : Jean-Michel Blanquer), d'autant qu'un nouveau motif de mécontentement se fait jour dès cette rentrée : le maintien des évaluations de milieu de CP, largement contesté par les enseignants. Les syndicats préviennent : ils s'opposeront à toute sanction contre les enseignants qui ne les feraient pas passer. Pour Antoine Gauchard, dans le contexte actuel, ces évaluations sont déplacées :"Ça va nous prendre beaucoup de temps, au final on ne fait pas ce pour quoi l'Etat nous engage : apprendre à lire et à comprendre à des élèves... Ça nous donnera une photo soit des réussites ou des difficultés des élèves, c'est vrai, mais en gros on sait déjà que nos élèves ont perdu du temps, donc il faudrait qu'on nous laisse le temps de leur enseigner, et à la limite, la photo de comparaison des difficultés, on peut la faire en début de CE1..."
Titre : Antoine Gauchard, directeur de l'école Jules Ferry
Crédit :Yann Launay