Projection INSEE. La Bretagne pourrait gagner 260 000 habitants, en 2050

Publié : 21 décembre 2023 à 17h31 - Modifié : 21 décembre 2023 à 17h40 par Dolorès CHARLES

INSEE Bretagne

Crédit : INSEE Bretagne graphique

Deux publications de l'INSEE paraissent aujourd'hui (jeudi 21 décembre) pour la Bretagne en lien avec la population. Selon les projections, "en 2050, la Bretagne compterait près de 260 000 habitants supplémentaires. Une population bretonne toujours plus nombreuse d’ici 2050 dans tous les scénarios envisagés." Analyse et explications avec Hervé Bovi, chef de projet à l'INSEE Bretagne.

La population bretonne devrait augmenter d'ici 2050, mais dans quelles proportions ? L'INSEE (l'Institut national de la statistique et des études économiques) a tenté de répondre à cette question avec de nouvelles projections, publiées ce jeudi 21 décembre. Si les tendances actuelles se poursuivent sur les prochaines années, la population de la Bretagne administrative devrait gagner 260 000 habitants, pour s'établir à 3 637 000 habitants en 2050. Mais l'INSEE a aussi testé différents scénarios, en faisant varier l'évolution des activités économiques.


Deux scénarios montrent une progression plus importante encore, comme l'explique Hervé Bovi, chef de projets à l'INSEE Bretagne à Yann Launay. "Dans le cadre du scénario Bretagne, terre d'accueil et de développement, qui se base plutôt sur des arrivées notamment de personnes d'âge actif de manière assez importante sur l'ensemble du territoire breton, la croissance de la population d'ici 2050 serait de l'ordre de 490 000 habitants supplémentaires.


Le second scénario "Technologies vertes", qui se base avant tout sur une évolution de l'économie régionale vers des productions plutôt moins consommatrices en énergie, et moins problématique pour l'environnement, la croissance de la population serait autour de 350 000 habitants supplémentaires d'ici 2050."

Titre : Hervé Bovi, chef de projets à l'INSEE Bretagne

Crédit :Yann Launay

Des projections plus modestes


Si deux scénarios testés donnent des augmentations de population supérieures à 260 000 habitants, deux autres scénarios économiques aboutissent à des augmentations beaucoup plus modestes : "pour le scénario "Sobriété et repli sur soi", un scénario qui oriente plutôt le tissu productif vers de la production de proximité, limitant les déplacements et le transport, etc. la croissance de la population serait de l'ordre de 150 000 habitants supplémentaires d'ici 2050 ... et enfin, dans le scénario de "décroissance subie", qui est une vision un peu pessimiste avec notamment une crise dans l'agriculture et l'agroalimentaire breton suite à un manque d'adaptation, la croissance ne serait que de l'ordre de 64 000 habitants supplémentaires d'ici 2050."


D'après l'étude, c'est l'Ille & Vilaine et le sud Morbihan qui gagneraient le plus d'habitants d'ici 2050, et dans une moindre mesure le pays de Brest. Ailleurs on serait proche de la stabilité. Avec en fonction des scénarios économiques, des nuances entre métropoles et villes moyennes, ou entre villes et zones rurales.

Titre : Hervé Bovi, chef de projets à l'INSEE Bretagne

Crédit :Yann Launay

Le vieillissement très marqué de la population bretonne


Un phénomène apparaît lui sur l'ensemble du territoire, et quel que soit le scénario testé : un vieillissement très marqué de la population bretonne. Avec un doublement du nombre de plus de 85 ans entre 2021 et 2050, et une nette progression des plus de 65 ans. Doit-on y voir le signe de l'attractivité de la Bretagne pour les retraités d'autres régions ? "il y a effectivement des arrivées qui viennent de l'extérieur, mais l'essentiel de cette augmentation de population âgée de 65 ans ou plus, est liée au vieillissement des personnes déjà installées dans la région. C'est notamment le cas dans le péri-urbain rennais, où une partie importante de la population, qui s'est installée durant la périurbanisation, va d'ici 2050 dépasser cette barre d'âge de 65 ans."

Titre :Hervé Bovi, chef de projets à l'INSEE Bretagne

Crédit :Yann Launay

La méthode de l'INSEE


Ces chiffres restent des projections, et non des prévisions, insiste l'INSEE. Des chiffres utiles aux collectivités, pour anticiper, mais à prendre avec prudence. Petit rappel de la méthode de calcul et de ses limites : "sur la population d'une année donnée, on va utiliser les tendances récentes pour estimer combien de personnes vont décéder. On va utiliser plutôt les coefficients de migration entre territoires pour estimer combien de personnes devraient arriver, et partir de la région. On va ajouter un certain nombre de naissances en fonction du nombre de personnes en âge d'avoir des enfants et du taux de natalité. Si effectivement, il n'y a pas d'événements qui font varier ce qu'on a pu observer récemment, voilà ce qui devrait se passer... maintenant, on a bien vu le Covid, c'est un élément qui a fait changer la mortalité, les mobilités... explique Hervé Bovi et ces événements on ne peut pas les anticiper."

Titre :Hervé Bovi, chef de projets à l'INSEE Bretagne

Crédit :Yann Launay