Prêtre assassiné en Vendée : le suspect interné en psychiatrie

Retour sur les faits : un homme s'est présenté à la brigade de gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre (49) en ce lundi matin. L'auteur présumé de l'assassinat, qui est aussi le responsable présumé de l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020, a avoué le meurtre du père Olivier Maire, un prêtre de 61 ans appartenant à la communauté religieuse des Montfortains en Vendée. Le corps de la victime, qui reçu des coups à la tête, a été découvert sans vie à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, parle sur Twitter de "dramatique assassinat". "Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée", écrit aussi le patron de la Place Beauvau, qui s'est rendu sur place en fin de journée. L'enquête ne fait que commencer mais la classe politique classée plutôt à droite voire à l'extrême droite a dénoncé la mise en liberté de cet homme, un réfugié rwandais hébergé dans la communauté des Montfortains. Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire mais celle-ci est inapplicable du fait de son contrôle judiciaire.

Réactions politiques 

Marine Le Pen a parlé de "gravité sans précédent et de faillite complète de l'État". La présidente LR de la Région Pays de la Loire aimerait "entendre le ministre de justice Eric Dupont-Moretti" sur ce sujet. Sur Twitter, le Garde des Sceaux s'est exprimé sans répondre à Christelle Morançais, il écrit avoir appris "avec beaucoup d'émotion le meurtre d'un prêtre en Vendée. Je pense aujourd'hui aux frères de sa communauté et aux catholiques de France à qui j'apporte tout mon soutien."

Le président du département de Vendée, Alain Leboeuf évoque lui "une cruauté innommable" et adresse son "soutien aux proches de la victime, à la famille spirituelle des Montfortains, au Diocèse de Luçon et à toute la communauté catholique de Vendée." "Sa mort est une grande perte" pour le sénateur Bruno Retailleau, qui connaissait le père Olivier Maire.

Emmanuel Abayisenga a voulu partir en juin

Emmanuel Abayisenga, 40 ans, a été placé en garde à vue hier avant d'être interné en psyciatrie à Cholet. Il logeait dans la congrégation vendéenne depuis sa sortie de détention provisoire en mai 2021,  liée à sa mise en examen dans le cadre de l'incendie de la cathédrale nantaise. Pour Yannick Le Goater, vice procureur de la Roche s/Yon, "il faisait depuis cette date de mai 2021 l'objet d'un contrôle judiciaire strict avec notamment une obligation de pointage deux fois par mois, et une obligation de respecter le lieu de résidence fixé par son contrôle judiciaire au sein de la congrégation religieuse."

"Sa présence sur le territoire national était rendue nécessaire par cette procédure en cours"

Le 20 juin 2021, la gendarmerie de Mortagne a été sollicitée par la victime, le père Olivier Maire, car Emmanuel Abayisenga "manifestait la volonté de quitter son lieu d'hébergement, en violation de son contrôle judiciaire". Il a fait l'objet d'une mesure d'hospitalisation en milieu psychiatrique jusqu'au 29 juillet dernier, date à laquelle il a réintégré son lieu de résidence à Saint Laurent-sur-Sèvre. Dans cette affaire, le motif terroriste a été écarté, et une enquête a été ouverte pour homicide volontaire.