Première en Loire-Atlantique. Orvault instaure le congé menstruel en Janvier !

Publié : 22 décembre 2023 à 14h04 - Modifié : 22 décembre 2023 à 14h12 par Dolorès CHARLES

Le maire d'Orvault Jean-Sébastien Guitton

Crédit : Mairie d'Orvault

La mesure se répand petit à petit. Le congé menstruel accordé aux femmes victimes de règles douloureuse sera accordé par la Ville d'Orvault en Loire-Atlantique à compter du 1er janvier 2024. Une première dans le département, voire dans la région Pays de la Loire pour une collectivité.

C’est la première collectivité de Loire-Atlantique à lancer à compter de janvier le congé menstruel. Une mesure déjà en place à l’Université d’Angers par exemple, ou dans d’autres villes de France comme Lyon et Saint-Ouen. Pour la Bretagne, le congé menstruel est en place à la coopérative rennaise "Comme un établi" ou au centre social de Redon... Dans cette commune du nord de Nantes, les employées pourront s’absenter deux jours par mois, ou faire du télétravail, en cas de règles douloureuses.


Un sujet de mal-être au travail


Une initiative humaine, qui va dans le bon sens pour le maire écologiste d’Orvault, Jean-Sébastien Guitton, joint par Dolorès Charles. "C'est un vrai sujet de mal-être au travail, cela a des impacts importants pour les femmes qui souffrent de règles douloureuses, et cela a finalement un impact global sur la communauté de travail parce que lorsqu'on a des personnes qui sont en grande difficulté dans l'exercice de leur métier, ce n'est pas satisfaisant pour personne... Cela s'inscrit aussi dans le cadre d'un travail qu'on mène pour l'égalité entre les femmes et les hommes, ça nous semble être à la fois une vraie injustice et quelque chose de finalement très inefficace, pour le bien être des personnes et pour les employeurs."

Titre :Le maire Jean-Sébastien Guitton

Crédit :Dolorès Charles

Un dispositif adapté aux femmes


Les effectifs de la Ville sont constitués à 68% de femmes (*). Pour bénéficier de ces jours de télétravail ou d’absence, elles devront produire un certificat médical, valable un an. "On a souhaité faire preuve de la foi, d'innovation, de montrer notre attention et notre volontarisme sur ce sujet et faire preuve de courage et de pragmatisme, et de se dire que face à une situation que vivent certaines femmes, eh bien on leur donne la possibilité d'ajuster un jour ou deux de télétravail ou un jour ou deux d'autorisation spéciale d'absence. On a un dispositif qui va permettre aux femmes d'ajuster vraiment les conditions pour qu'elles puissent continuer à travailler lorsque c'est possible et dans des meilleures conditions, où s'arrêter parce que ce n'est objectivement pas possible de travailler et c'est bien de l'entendre et de le prendre en compte."

Règles douloureuses

Crédit : istockphoto

Titre :Le maire d’Orvault, Jean-Sébastien Guitton

Crédit :Dolorès Charles

Des abstentions que regrette le maire


Cette mesure, financée par la collectivité, n’a pas été adoptée à l’unanimité, il y a eu quelques abstentions que regrette le maire. "Très honnêtement, je crois que, au fond, il y a une unanimité à considérer - c'était d'ailleurs les expressions orales, tout le monde pensait que c'était une bonne chose de pouvoir avancer dans ce sens là -il y a quelques abstentions qui ont plus été sur des questions de forme, de modalité et de rédaction d'une délibération. Je le regrette un peu parce que je pense que le motif de l'abstention pour une mesure de cette nature, cela aurait justifié de voter pour ... après chaque groupe fait ses choix, mais au fon, il y a plutôt une unanimité sur l'intérêt d'expérimenter ce type de mesure."

Titre :Le maire d'Orvault, Jean-Sébastien Guitton

Crédit :Dolorès Charles

Jean-Sébastien Guitton souhaite aussi interpeller l’Etat sur la question pour que ces règles douloureuses soient mieux prises en compte. Un bilan sera établi dans un an, pour estimer la pertinence de la mesure, le nombre de bénéficiaires et l’éventuel coût de cette mesure pour la Ville.


(*) En France, 10% des femmes sont touchées par l'endométriose, et près d'une femme sur deux dit souffrir de dysménorrhée (règles douloureuses).