Polémique sur les menhirs de Carnac. "Ni erreur, ni négligence" pour le maire
Publié : 8 juin 2023 à 8h00 - Modifié : 9 juin 2023 à 17h11 par Dolorès CHARLES
Crédit : Olivier Lepick
A Carnac dans le Morbihan, le maire Olivier Lepick se défend ardemment après les informations parues dans la presse, comme quoi des menhirs auraient été détruits sur un site prévu pour y construire un magasin de bricolage. Pour lui, le permis de construire n'a pas été donné à la légère, et "il n'y a ni erreur, ni négligence". En attendant l’association Koun Breizh a décidé de porter plainte pour "destructions volontaires aggravées."
Dans l'affaire des menhirs du futur Mr Bricolage de Carnac, dans le Morbihan, le maire de la ville dénonce un emballement médiatique, et juge révoltante la campagne de dénigrement qu'il subit sur internet. Pour Olivier Lepick, des informations non vérifiées ont été reprises, des amalgames sont faits, qui laissent penser que les célèbres alignements mégalithiques de Carnac ont été attaqués au bulldozer. Le maire de Carnac affirme que la réalité du dossier est bien différente, que le permis de construire n'a pas été donné à la légère, et qu'il ne s'agit ni d'une erreur, ni d'une négligence.
"Ce permis de construire qui est encore une fois totalement légal"
"Il n'y a pas 39 menhirs qui ont été endommagés d'une part, et par ailleurs, ce permis de construire a été délivré de manière parfaitement légale. Je vous invite à aller consulter le PLU de la commune de Carnac et vous verrez que sur ce terrain, il n'y a pas de prescription archéologique. Il y avait eu des fouilles par le passé, qui avaient conclu à la faible valeur archéologique de ces vestiges, et la prescription n'avait pas été confirmée dans le PLU de la commune... et donc la commune était parfaitement en droit de délivrer ce permis... Quand on instruit le permis de construire évidemment, il y a un contrôle de légalité, c'est à dire que les services de l'État le valident, et ils ont parfaitement validés ce permis de construire."
Titre :Le maire de Carnac Olivier Lepick
Crédit :Yann Launay
"La préservation archéologique n'est pas décidée par la mairie"
Le terrain concerné se situe tout de même dans un environnement archéologique riche, entouré à quelques kilomètres à la ronde d'un grand nombre de menhirs et dolmen. Le rapport rédigé en 2015 sur ce site indique qu'au moins une partie de ces pierres pouvaient être des menhirs. Seules des fouilles complètes auraient pu le déterminer avec certitude.
Le député costarmoricain Marc Le Fur demande l'ouverture d'une enquête, et l'association Koun Breizh porte plainte pour "destructions volontaires aggravées par la circonstance qu’elles portent sur le patrimoine archéologique". Mais le maire de Carnac se dit serein. Pour Olivier Lepick, tout a été fait dans les règles : "il n'y avait aucune certitude sur le fait que ces pierres étaient des petites pierres de 50 à 60 centimètres de hauteur, encastrées dans un mur parce qu'elles avaient servi à construire un mur, probablement il y a quelques centaines d'années, il n'y a aucune conclusion, en définitive, qui laissait à penser qu'il s'agissait de menhirs. La préservation archéologique, elle, n'est pas décidée par la mairie. La mairie n'a aucune compétence en archéologie. Ce sont les services de l'État et c'est la Drac, des services spécialisés, qui disent aux communes et les alertent d'un risque archéologique. Il faut protéger et vous verrez bien qu'il n'y aura aucune conséquence légale dans ce dossier, parce que le dossier est parfaitement légal."
Titre :Le maire de Carnac Olivier Lepick
Crédit :Yann Launay
Dans un communiqué, la DRAC Bretagne indique que "du fait du caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges, l'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n'est pas établie".
Cette polémique intervient alors que les mégalithes de Carnac et du sud Bretagne font l'objet d'une demande de classement au patrimoine mondial de l'UNESCO... Et que le président de l'association qui porte le projet n'est autre que le maire de Carnac. Le dépôt du dossier final de candidature est d'ailleurs prévu pour septembre.