Plérin : les groupes électrogènes très demandés face aux risques de coupure

L'hiver sera rude pour le réseau électrique. Le gouvernement d’Elisabeth Borne l'a déjà annoncé : il faut se préparer à des risques de coupures lors des pics de demande, plutôt à compter de janvier 2023. Alors pour éviter le black-out, de plus en plus d'entreprises s'équipent en groupes électrogènes, à tel point qu'à Plérin dans les Côtes-d'Armor, l'entreprise Gelec Energy, l'un des derniers fabricants français, croule sous les commandes.

Le patron, Eric Lemoine, a répondu à Jules Housseau : "certains de nos clients ont été alertés au mois d'août de coupures éventuelles qui pourraient se passer pendant l'hiver. Nous avons donc eu un surcroît d'activité, des commandes sont tombées de façon très importante depuis août, avec une recrudescence avec les annonces du gouvernement il y a quinze jours, notre carnet de commandes a augmenté de plus de 80%. On a dû vendre 300 à 400 groupes électrogènes ! On a de nouveaux clients : beaucoup de PME qui n'étaient pas équipées de groupes électrogènes et qui ont eu peur d'un arrêt de leur activité (...) Nous avons aussi un nombre important de supermarchés et d'hypermarchés qui aujourd'hui s'équipent pour protéger leurs chambres froides en grande partie."

La coupure de 2 heures peut embêter des clients

Le groupe électrogène est un équipement qui peut pallier des délestages (coupures), même d'une durée de deux heures, mais il peut aussi réduire la facture d'énergie. Même si un groupe tourne au gazole, c'est parfois moins cher que l'électricité fournie par un opérateur ! Selon Eric Lemoine, le patron de Gelec Energy, qui fabrique de groupes électrogènes en Bretagne : "En 2 heures, vous êtes obligés d'arrêter l'activité, quelquefois pour une journée entière, le temps de redémarrer les machines. Cela peut être une activité d'une journée qui s'arrête pour mettre 100 salariés à l'arrêt pendant une journée. On a quelques clients, qui s'équipent pour faire tourner les groupes quelques heures dans la journée, pendant les heures pleines. Certains ont des augmentations vraiment très importantes et donc ça peut être plus intéressant de faire tourner un groupe électrogène quelques heures dans la journée aux heures pleines."

La peur fait réfléchir ... et investir

Le grand restaurant cabaret "La Porte du Golfe" à Muzillac, dans le Mobihan s'est équipé en groupe électrogène. La patronne, Elisabeth Bonneau, vient d'investir plus de 20 000 euros dans l'installation d'un tel équipement. 

"On a mis ça parce qu'on a un peu peur, comme tout le monde je pense, des coupures de courant durant l'hiver... On a déjà eu l'occasion d'avoir des coupures après une grosse tempête il y a trois ans, qui nous a obligés à annuler une grosse journée. On avait 400 convives, une grosse perte, l'équivalent de la moitié du prix du groupe électrogène. Avec des journées comme ça, le groupe est payé. C'est lourd comme investissement, mais on a aussi besoin de pérenniser notre activité. On accueille environ 350 personnes par jour, qui viennent de toute la région Bretagne, Pays de la Loire... S'il y a quoi que ce soit, cela prend la totalité de nos besoins énergétiques : lumières, cuisines, frigos etc."

A noter que Enedis et RTE doivent organiser ce vendredi 9 décembre un exercice d'ampleur nationale de simulation de délestage.