Bretagne : les opérations "Recrute ton boss" se multiplient pour attirer les candidats

Alors que les entreprises peinent à recruter, les opérations "Recrute ton boss" se multiplient : la Chambre de Commerce et d'Industrie Bretagne Ouest organisait hier (lundi 27 février) à Quimper (29) son premier salon de ce type, dédié au secteur du tourisme. Un job dating inversé, où les entreprises se retrouvent côte à côte pour attirer les candidats, en tentant de faire la différence par leurs avantages et leur organisation de travail. Une quinzaine d'entreprises du tourisme étaient représentées, avec pas moins de 300 offres d'emploi à pourvoir.

Quand les entreprises se vendent...

Le salon s'organise en ateliers de 20 minutes, qui regroupe deux ou trois entreprises et une dizaine de demandeurs d'emploi. Petit aperçu, avec par ordre d'apparition : Audrey Dabo, du camping Yelloh Village de Fouesnant, Florian Chéron, du restaurant Chez Hubert, et Alexis, en recherche d'emploi : "Nous sommes un camping cinq étoiles, haut de gamme, situé à 100 mètres de la mer, et le camping comporte un parc aquatique gigantesque, forcément la priorité est donnée aux clients, mais si vous voulez faire un plongeon à la fin de votre service, vous avez la possibilité de le faire... Moi, je suis Florian du Bistrot "Chez Hubert" et c'est un restaurant qui existe depuis 1903. Je suis un ancien étoilé, et on est plutôt sur de la bistronomie et on a 4,5 sur Google...  Moi, je suis en reconversion professionnelle, je me suis reconverti en commis de cuisine, et je cherche un nouveau poste pour cette saison. J'ai l'impression qu'ils sont tous en train de s'adapter plus ou moins au rythme des employés : le système avec un service du midi et un service du soir avec une coupure au milieu est en train de disparaître..."

L'entreprise doit s'adapter au candidat

Parmi les entreprises représentées : le camping Yelloh Village l'Atlantique, à Fouesnant, qui recherche du personnel pour la saison. Audrey Dabo, directrice adjointe, se prête de bonne grâce à l'exercice et le reconnaît sans détours : avant le candidat devait s'adapter à l'entreprise, et aujourd'hui c'est plutôt l'inverse : "on réfléchit à des primes d'assiduité, aux plannings qui sont élaborés bien en avance pour faire du quatre jours semaine tant qu'on peut. On cumule les deux jours consécutifs de congé, ce qu'on ne faisait pas auparavant. On pouvait avoir deux jours de congé dans la semaine, mais pas consécutifs. En fait, on leur explique bien qu'on s'adapte à eux : on essaie d'arranger au mieux les plannings pour qu'ils aient un maximum de temps personnel, car on sait désormais que le temps personnel est aussi important, même plus important, que le temps professionnel."

Des avantages non négligeables

Les entreprises, qui connaissent de gros besoins de recrutement, sont en concurrence directe, et soulignent leurs avantages pour séduire les candidats. Exemple dans cet atelier animé par le directeur de l'hôtel Mercure de Quimper, José Randriandjatovo, et Marie Larvor, de la Brittany Ferries, au micro de Yann Launay. "C'est vraiment principalement le sept / sept : le fait de travailler sept jours en mer et ensuite d'avoir sept jours à terre. C'est vrai que dans l'hôtellerie restauration, on ne compte pas les heures, on est amenés à faire des journées de folie qui s'enchaînent, avec pas forcément beaucoup de repos. Mais nous, on a vraiment une visibilité : on a les sept jours où on est en mer, où on travaille à fond, et les sept jours à terre qui sont vraiment pour faire tout ce dont on a envie !

C'est une vision d'il y a peu de temps de faire des heures dans l'hôtellerie. Maintenant, cela a beaucoup changé. Au niveau des avantages, parce qu'on fait partie du groupe Accor, qui donne des réductions un peu partout dans les entreprises du voyage !" 

Quid des salaires ?

Mais ne serait-il pas plus simple -et plus efficace- d'augmenter nettement les salaires dans l'hôtellerie-restauration, pour attirer les candidats ? La réponse de Marie Birou, responsable tourisme à la Chambre de commerce de Quimper : "La Bretagne est quasi au plein emploi, donc ce n'est pas si simple. C'est vrai qu'il faut faire preuve d'inventivité pour séduire les candidats et les professionnels du tourisme, l'hôtellerie restauration, ont déjà bougé leur ligne depuis quelques temp :  on retrouve les journées continues, les semaines de 3 à 4 jours... Le Smic a été réévalué l'an dernier. Les professionnels travaillent leur marque employeur et se réinventent pour donner peut être plus de sens. Les jeunes générations sont en quête de sens et c'est vrai que ça se traduit aussi bien dans l'hôtellerie restauration que dans d'autres secteurs d'activité."

Quimper était la première date de ce salon itinérant de l'emploi dans le tourisme, organisé jusqu'au 5 avril dans le Finistère, avec des étapes à l'IUT de Morlaix, ce mercredi 1er mars, avant Plouescat ce vendredi, puis Saint Renan et Quimperlé ce samedi, et puis Carhaix, Brest, Landerneau, entre autres, dans les semaines qui viennent.

Tout le programme est à retrouver sur le site de la CCIMBO - la Chambre de commerce et d'industrie métropolitaine Bretagne Ouest.