Le Contrat d'engagement jeune pour les décrocheurs de l'Ouest !
Publié : 2 mars 2022 à 8h31 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Ramener vers l'emploi et la formation au moins 400 000 jeunes par an : c'est l'ambition du "Contrat d'engagement jeune", entré en vigueur hier en France. Les premières signatures ont eu lieu dans l'Ouest. Reportage de Yann Launay dans le Morbihan.
Destiné aux 16-25 ans, ce dispositif du "Contrat d'engagement jeune" prend le relais de la "Garantie jeune", en proposant un accompagnement renforcé, sur 6 à 12 mois (et même jusqu'à 18 dans certains cas). Une allocation peut aussi être versée, variable en fonction de la situation du jeune, et pouvant aller jusqu'à 500 euros par mois. En contrepartie, le jeune s'engage à suivre au moins 15 à 20h par semaine d'accompagnement intensif, avec ateliers collectifs, stages, immersions en entreprise... Nalinie a 21 ans et vient de signer son contrat d'engagement à Plescop, près de Vannes :
"Je voulais faire un Bac pro commerce, sauf que je n'ai pas eu ma place en alternance : j'ai rencontré quelques problèmes personnels, j'ai été obligée d'abandonner un peu mes études pour m'occuper de ma famille. On m'a laissée un peu me débrouiller par moi-même, alors que là, d'après ce que je lis dans le contrat, il y aura un vrai soutien... C'est un nouveau départ, c'est une chance inouïe, il ne faut surtout pas la rater celle-là. Ça va me permettre déjà de financer mon permis, parce que j'avais abandonné faute de rémunération."
Titre : Nalinie
Crédit :Yann Launay
A"voir un revenu, ça libère l'esprit"
Ce dispositif est mis en place pour aider les "décrocheurs" et les jeunes qui hésitent encore sur l'orientation et la formation à choisir, comme Peter, 20 an, rencontré par Yann Launay. "Je suis sorti du Bac en 2020. J'ai commencé par un service civique de 6 mois. Je cherche à faire les études qui me correspondent le plus : l'université pour moi c'était compliqué, j'ai préféré rentrer sur un BTS en alternance, mais avec le covid, j'ai eu du mal à avoir une entreprise... Entrer en contact avec des entreprises, c'est compliqué par soi-même, en passant par le contrat jeune c'est quand même plus facile... Ça m'aide pour mes dépenses professionnelles, et après 18 ans c'est culpabilisant d'utiliser l'argent de ses parents. Avoir un revenu, ça libère l'esprit, de ne plus dépendre de sa famille."
Titre :Peter
Crédit :Yann Launay
Des conseillers plus accessibles
Les conseillers Pôle emploi et les conseillers des Missions locales pourront consacrer beaucoup plus de temps à chaque jeune : un suivi intensif qui rend Inès particulièrement confiante : âgée de 23 ans et en réorientation professionnelle, Inès vient de signer son contrat d'engagement à Plescop. "J'ai déjà eu affaire à Pôle emploi, et je me suis sentie un peu seule. Pour avoir un rendez-vous avec notre conseiller, des fois il faut 3 semaines, parce que la personne est occupée, c'est normal, elle a beaucoup de personnes à gérer. Ce que je trouve bien dans ce dispositif, c'est qu'on a beaucoup plus de disponibilités pour voir la personne, on sait que si on a une question, elle va être réactive, via aussi l'application qu'ils ont créée... Je pense que cela peut être bénéfique d'avoir ce conseiller avec nous, qui nous épauler et nous aide à avancer, qui va être quelque part notre petit ange..."
Titre :Inès
Crédit :Yann Launay
Un suivi renforcé pour ces jeunes
Pour Justine Boudeau, conseillère à la Mission locale du Pays de Vannes, ce dispositif se démarque assez nettement de la "garantie jeune", qu'il remplace : "Là on va être vraiment sur du long terme, avec une activité à peu près à 15h par semaine : ça peut être de l'emploi, du stage, des recherches pour passer son permis de conduire, trouver une formation... On est sur un suivi renforcé : l'objectif c'est de voir le jeune en physique au moins une fois par mois, et d'avoir des rendez-vous toutes les semaines en appels téléphoniques, des sms, pourquoi pas des visios. Il faut quelqu'un qui soit là pour les motiver : aujourd'hui les jeunes, peut-être à cause de la crise sanitaire, ont perdu en motivation, et donc d'avoir un tuteur référent, toujours la même personne, sur qui on peut s'appuyer, je pense que ça leur fait du bien."
Chaque conseiller suivra un nombre limité de jeunes, pour assurer un accompagnement sur-mesure, environ 30 personnes chacun, contre 500 à 600 accompagnements pour un conseiller de Pôle emploi.
Titre :Justine Boudeau, conseillère à la Mission locale du Pays de Vannes
Crédit :Yann Launay
Si vous avez entre 16 et 25 ans (jusqu'à 29 ans pour les personnes handicapées), vous pouvez faire une simulation sur le site 1jeune1solution.gouv.fr, pour vérifier si vous êtes éligible au contrat d'engagement. Vous pouvez aussi contacter directement une agence Pôle emploi ou une Mission locale.