Procès des attentats du 13 novembre 2015 : la meilleure réponse à l'idéologie
Publié : 8 septembre 2021 à 9h03 - Modifié : 8 septembre 2021 à 9h19 par Dolorès CHARLES
Crédit : 13ONZE15
Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’ouvre aujourd'hui, à Paris. Il devrait durer 9 mois, avec plus de 300 avocats et 1800 parties civiles parmi lesquelles Philippe Duperron, qui a perdu son fils Thomas dans l’attaque du Bataclan.
Philippe Duperron préside l’association de victimes « 13onze15 Fraternité et vérité », et il estime qu’un tel procès est la meilleure réponse à l’idéologie des auteurs des attentats : "c’est la justice de la République qui passe, nous leur montrons que nous, dans une démocratie qui fonctionne, nous sommes en capacité de leur faire un procès équitable, avec une défense. C’est la force de la démocratie, c’est cette leçon là que nous voulons leur faire entendre, si tant est qu’ils soient en capacité de l’entendre… »
Titre :Philippe Duperron
Crédit :Yann Launay
Nous sommes restés debout et dignes face à eux !
Philippe Duperron n’attend pas de prise de parole des accusés, et ne la souhaite pas forcément : "nous ne devons pas être pendus aux lèvres de ces accusés, et être à l’affût de ce qu’ils voudraient bien nous dire. Ils contestent la justice devant laquelle ils sont traduits, et par conséquent je ne suis pas convaincu qu’ils soient désireux de prendre la parole... Prendre la parole, c’est aussi assumer la responsabilité des actes qu’ils ont commis, ce n’est pas ce qu’ils font : ils attaquent lâchement. Notre propos c’est justement de redonner vie aux victimes qu’ils l’ont perdue, et pour ceux qui sont survivants, leur montrer que nous sommes restés debout, nous sommes dignes et debout face à eux… »
Titre :Philippe Duperron
Crédit :Yann Launay
A la recherche d'un point final
Arthur Dénouveaux, président de l’association « Life for Paris », fait la dernière page de Ouest-France ce matin (en mode portrait). Ce « Breton de cœur », dont les parents vivent dans le Morbihan, était au Bataclan le 13 novembre 2015. Finalement, ce ne sont pas forcément des éléments nouveaux qu’Arthur, comme d’autres victimes, attend de ce procès, mais bien de mettre un point (presque) final à cette tragédie :
« Moi je viens chercher quelque chose qui va mettre, pas un point final, mais au moins tourner plusieurs chapitres dans ma vie de victime, pour que peut-être un jour je puisse dire que j’étais victime, mais que je ne le suis plus… Un témoignage de partie civile dans un procès, ça s’appelle aussi une déposition : j’ai envie de venir déposer ce qui m’est arrivé, déposer ma peine, et espérer qu’en faisant cela, quelque part, je n’ai pas à la reprendre en sortant de la salle d’audience… »
Titre :Arthur Dénouveaux
Crédit :Yann Launay