La Coop des Masques lance un appel à financement

Publié : 30 juillet 2021 à 10h59 par Alexandra BRUNOIS

Les masques de la Coop des Masques

Crédit : Yann Launay

Quand la mobilisation citoyenne relance la fabrication française, le projet de Coop des Masques a plus d'un an. La production des masques bat son plein à Grâces (22) et désormais l'entreprise a besoin de 600 000 euros pour fabriquer un tissu filtrant. Un appel à financement est lancé.

Tout a commencé il y a un peu plus d’un an, en juin 2020, quand un groupement de citoyens et d’anciens salariés de l’usine de fabrication de masque de Plaintel dans les Côtes d’Armor, rachetée et délocalisée en 2018, ont souhaité relancer la production de ces mêmes masques dans la région. Ils ont créé la « COOP des masques » – une société coopérative qui permet à des citoyens, des collectivités, des partenaires de prendre des parts au capital social de l’entreprise.


En janvier dernier, la COOP des masques relançait donc officiellement la production dans son usine à Grâces, près de Guingamp, grâce au soutien de près de 1800 sociétaires. Aujourd’hui, la coopérative emploie 24 salariés et lance un nouvel appel à financement, cette fois-ci dans l’optique d’acheter une machine textile pour la fabrication du « Meltblown », un tissu filtrant indispensable que l’on trouve dans tous les masques et que la coop doit aujourd’hui acheter.


Les explications de Jessica Le Badezet, responsable communication de la Coop des masques


« L’Etat a lancé un appel à manifestation d'intérêt pendant la crise sanitaire pour choisir 10 entreprises qui en France allait refabriquer ce tissu. On a été choisi, mais on ne peut pas le fabriquer tant qu’on a pas cette machine spéciale. Pour notre usage mais aussi pour le revendre parce que beaucoup d’industrie utilise ce meltblown. »

Titre :Jessica Le Badezet, responsable de la communication à la Coop des Masques

Crédit :Julia Vastel

La COOP des masques a besoin de 600 milles euros et fait donc appel de nouveau au financement citoyen pour réunir cette somme. Un investissement qui marque aussi la volonté de cette entreprise de prôner la fabrication 100% française. Elle est signataire d’un manifeste envoyé le mois dernier au gouvernement, qui insiste sur la nécessité de privilégier la production française :


« Le premier critère, c’est le prix, et face à des masques chinois, on a aucune chance de passer dans les marchés publics. On veut montrer qu’on crée des emplois, on produit des masques de qualité, on voudrait faire ressortir des critères sociaux, environnementaux, des critères d’emploi et de solidarité plutôt que d’être enfermé dans des critères de prix ».

Titre :Jessica Le Badezet, responsable communication de la Coop des masques

Crédit :Julia Vastel

Un modèle économique solidaire qui fait la part belle à la production française, et voit bien au-delà de la crise sanitaire actuelle. La COOP ne produit pas de masques pour grand public, mais pour des secteurs qui en utilisent en continu :


"Notre idée, c’était de produire pour les entreprises qui en avaient besoin avant, qui en auront besoin après, hors crise sanitaire. Un modèle pérenne, sécurisé pour nos sociétaires et pour nos salariés. On répond aux besoins des professionnels de la santé, de l'agroalimentaire, de l’industrie etc… » 

Titre :Jessica Le Badezet, responsable communication de la Coop des masques

Crédit :Julia Vastel

Pour devenir citoyen sociétaire de la COOP des masques, rendez-vous sur le site internet de l’entreprise : La Coop des Masques La part d’apport est de 50 euros minimum, sans limite de plafond.


La COOP des masques recrute par ailleurs une dizaine de salariés pour la conduite des machines, les offres d’emploi sont également à retrouver sur le site.


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