Ouverture d'un centre de soins à Lanester, 7/7, unique en Bretagne

C'est un centre médical où les médecins reçoivent sans rendez-vous, sept jours sur sept, entre 9h et 22h. C'est le concept d'un nouveau centre médical qui vient tout juste d'ouvrir à Lanester, près de Lorient. Une première en région Bretagne, pour ce concept venu du sud-est de la France. Dans l'espace d'accueil, pas de secrétariat : les patients s'enregistrent sur un écran, prennent un ticket, et s'installent dans la vaste salle d'attente. Pour le premier jour d'ouverture, plusieurs dizaine de patients ont poussé la porte du centre, aménagé dans une ancienne supérette entièrement transformée.

Une solution assez unique

Parmi les premiers patients, certains avaient même fait des kilomètres : c'est le cas par exemple de Fanch, plutôt soulagé d'avoir trouvé cette solution : "je viens de Moëlan-sur-mer dans le Finistère. J'ai une rage de dents avec un abcès et j'ai dû quitter mon boulot ce matin. J'ai commencé à 5 h la journée, et j'ai dû quitter le boulot vers 8 h. J'ai appelé les urgences, le 15 mais ils m'ont dit qu'ils ne me prendraient pas... De toute façon, mon médecin traitant ne pouvait pas me prendre et mon dentiste non plus. J'ai rendez vous jeudi, mais il fallait faire quelque chose donc je viens ici. Je trouve ça très bien comme système de ne pas prendre rendez vous et ça va peut décharger les médecins ou les urgences qui sont débordés."

Un soutien pour les services de soins locaux

Dans le contexte de pénurie de médecin, le centre médical de Lanester a vocation à venir soulager leurs confrères locaux, comme le souligne Morgan Lejeune, l'un des trois médecins titulaires du centre à Yann Launay : "on n'est pas du tout là pour faire de la concurrence aux cabinets en place. On est là pour apporter un service complémentaire et répondre à une demande croissante de la part des patients. C'est un type d'activité complémentaire à ce qui existe déjà : on a la particularité de faire de la médecine générale et de la médecine de petites urgences. On a un plateau technique qui nous permet de faire des sutures, des plâtres, des aérosols, toutes sortes de petites urgences en ambulatoire. C'était l'idée du groupe de faire un type de cabinet qui puisse être frontière entre les cabinets de médecine que tout le monde connaît et les urgences."

Jour 1 : affluence de patients

Pour un premier jour, les patients n'ont pas manqué... Avec son ouverture de 9h à 22h non stop et sans rendez-vous, le centre ne risque-t-il pas d'être rapidement submergé, ou d'en être réduit à faire de l'abattage ?  "On a une équipe, avance le Dr Lejeune, on est titulaire et on a pas mal de remplaçants sous le coude. On pense qu'on va pouvoir s'adapter au flux de malades car on peut être jusqu'à trois médecins en simultané. Il s'agit d'un cabinet qui fait 420 m2 avec plusieurs bureaux de consultations, des boxes d'urgence équipés un peu comme les urgences... Ce n'est pas de l'abattage, on fait de la médecine de qualité, et on prend le temps d'examiner les gens !"

Ce centre fait naître de l'espoir, localement, comme l'explique Appoline, infirmière à Lanester : "cela ne résoudra pas le problème des gens qui ont besoin d'être vus à domicile; mais ça va déjà résoudre le problème de gens mobiles. Certains médecins sont partis en retraite et n'ont pas été remplacés et donc nous avons un manque criant de médecins sur Lanester. Pour l'instant, les gens sont très demandeurs, ils étéaient dans l'attente d'un tel centre surtout que dans le quartier, il n'y a pas de médecin. Si cela peut désengorger les urgences, c'est très positif. Après, il faut attendre que le centre fasse ses preuves."

D'autres ouvertures prévues

Trois médecins se relaieront au centre médical de Lanester, place des Rencontres. Tous conventionnés de secteur 1, sans dépassement d'honoraires. Ils ont été rejoints par trois infirmières, une sage-femme, un ostéopathe, une psychologue, un kiné, un podologue et des nutritionnistes. Un autre centre médical 7 sur 7 sur le modèle de Lanester devrait ouvrir en juin prochain à Quimper, et d'autres implantations sont envisagées en Bretagne et en Pays de la Loire.