Ouest-France, Hit West, Océane : l'indépendance des médias est essentielle

Publié : 11 avril 2023 à 18h44 - Modifié : 11 avril 2023 à 18h51 par Dolorès CHARLES

Crédit : Dolorès Charles

Une fois n’est pas coutume, parlons de nous ! L'indépendance des médias et journalistes est au cœur d'une journée de travail au sein du groupe Sipa Ouest-France, premier quotidien régional de France, et auquel appartiennent les radios Hit West et Océane.

Le groupe SIPA Ouest-France, auquel appartiennent les radios Hit West et Océane, organise ce mercredi (12 avril) une journée spéciale à Rennes (35), avec des conférences et des tables-rondes sur la thématique de l’indépendance des médias et des journalistes. Un enjeu majeur dans le contexte médiatique agité du moment, face à la progression inquiétante des fake news, la pression de lobbys et l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA). Il faut le savoir notre groupe de presse est géré par une association : l'Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste (ASPDH).



François-Régis Hutin s'est inquiété du fait que Ouest-France pouvait être une cible très intéressante



Dès les années 90 - il y a maintenant 33 ans, Ouest-France a choisi de dépendre d’une association à but non lucratif de type loi 1901, pour conserver son indépendance. A cette époque, rappelle David Guiraud le président de l'ASPDH, "le journal appartenait à une série de familles d'investisseurs, qui avaient repris ce journal à la Libération en 1945, et par ailleurs, en 90, il y avait un "papivore" qui s'appelait Robert Hersant, qui faisait un peu main basse sur beaucoup de journaux nationaux et en région, et François-Régis Hutin s'est inquiété du fait que Ouest-France pouvait être une cible très intéressante. Il avait donc essayé de sanctuariser l'indépendance du titre en imaginant, après de moult études, ce système d'association loi 1901. Cela a permis de sanctuariser la propriété et l'indépendance du titre depuis maintenant 33 ans."


Aucun dividende


Pour le président de l’association (*), joint par Dolorès Charles, c'est une démarche originale et vertueuse. "C'est très important pour nous, et ce qui est très original c'est que le propriétaire du groupe est d'abord celui qui incarne des valeurs. Alors évidemment, financièrement, pour que ce système fonctionne, puisqu'une association n'a pas de fonds propres, et c'est là où le système est très vertueux, c'est que le groupe doit être profitable. Tout l'argent gagné permet de réinvestir pour se développer, innover notamment dans le digital depuis un certain nombre d'années. On ne verse aucun dividende à l'association... C'est un système vertueux au plan des valeurs et au plan de la réalité économique."

Titre :David Guiraud, président de l'ASPDH

Crédit :Dolorès Charles


L'indépendance génère de la confiance



Cette indépendance est "encadrée" par une charte éditoriale avec une ligne très précise "qui est d'éclairer, d'informer et de relier les citoyens pour développer le bien commun en respectant la dignité de chacun". Dans le nom de l'association (ASPDH), chaque mot compte : "c'est un socle de valeurs qui doit inspirer l'ensemble des journaux, des publications, et des radios du groupe." Une indépendance essentielle, pour David Guiraud, face à des lecteurs et auditeurs, en perte de confiance envers les médias, et pour mieux lutter contre la désinformation.


"Le coeur du système est l'indépendance car elle génère de la confiance de la part des lecteurs et cette confiance permet de continuer à se développer et à résister à tout ce qui vient attaquer notre métier, c'est à dire le travail journalistique d'observation de la réalité, d'observation des faits, du sourcing, de la vérification des faits, de l'analyse sur des bases réelles... et qu'évidemment les fake news et les réseaux sociaux ne font pas."


 

Crédit : Dolorès Charles

Titre :David Guiraud le président de l’ASPDH

Crédit :Dolorès Charles

Objectif, mieux communiquer


Cette indépendance éditoriale est primordiale, mais elle n’est pas toujours bien connue du grand public. Nous allons essayer de "mieux communiquer sur l'originalité de notre structure et la réalité de notre indépendance... et (dire) en quoi cela renforce la qualité éditoriale de ce que l'on fait et de facto la démocratie. On a tout un travail à faire pour renforcer la confiance déjà très élevée - on l'observe au travers des études que l'on fait. On doit aller plus loin parce que nous sommes face à des défis considérables avec des fake news, avec ce qu'on appelle l'info obésité et ce que Gérald Bronner appelle l'apocalypse cognitive."


 


 

Titre :David Guiraud le président de l’ASPDH

Crédit :Dolorès Charles

Pour cette journée de travail, 200 collaborateurs du groupe SIPA Ouest-France et 30 membres de l'ASPDH sont attendus à la Chambre des métiers, à Rennes. Vous retrouvez aussi une série d’articles sur le sujet dans votre journal (page spéciale) et sur ouest-france.fr


(*) David Guiraud a dirigé le groupe Les Echos pendant 9 ans et codirigé Le Monde avec Eric Fottorino pendant plusieurs années. Il est aussi passé par L'Express, et fut éditeur du magazine Lire. Administrateur de Ouest-France depuis 2006, il a pris la présidence du conseil de surveillance en 2014, puis la présidence de l'association.