Emploi. On va aussi manquer de maîtres-nageurs cet été

Publié : 8 juin 2022 à 11h00 - Modifié : 9 juin 2022 à 8h12 par Emilie PLANTARD

Crédit : Kreiz Breizh Sauvetage Secourisme/Facebook

Comme de nombreuses professions, celle de maître-nageur-sauveteur subit une crise du recrutement. De nombreux postes sont à pourvoir, notamment pour sur les mois de juillet et août, mais ils peinent à trouver des candidats et l’ouest n’est pas épargné...

Intervenir en cas d’accident, enseigner la pratique de la nage, donner des cours d’aquagym ou aquabike, gérer un bassin ou une plage... Les missions d’un maître-nageur sont multiples, mais elles ne séduisent plus les jeunes. C’est du moins ce que constate Mickaël Warlouzé, il est directeur du groupement d’employeurs France Sport Emploi, à Angers : "Aujourd’hui, ce ne sont pas tant les formations qui manquent mais les candidats. Il y a un vrai besoin de développement de la notoriété de ce métier qui n’est peut-être plus aussi couru qu’il ne l’était il y a quelques années. On a des formations d’un niveau exigeant pour en faire des diplômés, qui passeront assez peu de temps à apprendre à nager, et qui en passeront davantage à faire de la surveillance et ça contribue à ce que ce soit moins attractif."


La formation s’étale entre 12 et 18 mois en France, France Sports Emploi doit lancer une plate-forme d’orientation des métiers du sport en juillet prochain.


Plus de besoins que de candidats


Cette pénurie n’est pas nouvelle mais s’accentue d’année en année et on estime actuellement à 5 000 le nombre de postes à pourvoir en France. La faute à un manque de jeunes candidats, et à un manque d’attractivité du métier, mais certainement aussi à une augmentation des besoins. "Pourquoi il manque 5000 maîtres-nageurs, interroge Mickaël Warlouzé, parce qu’on en a besoin pour la pratique associative, pour la pratique scolaire, mais aujourd’hui on se rend compte aussi que les séniors sont consommateurs puisqu’on développe le sport santé, qu’on en a besoin auprès d’une population touristique. Cela fait autant de lieux dans lesquels on a besoin de cette compétence de maître-nageur, et qui fait qu’on fait face à une pénurie. On en a besoin plus qu’avant et on a moins..."


Moins de surveillance cet été ?


Moins de maîtres-nageurs et plus de besoins, cela créé forcément du manque et ces besoins vont peut-être se faire sentir cet été, dans les campings et sur les plages. "On va avoir des difficultés de recrutement qui vont forcément impacter parfois l’amplitude des activités, redoute Mickaël Warlouzé, parfois la suppression de certaines activités, parfois des campings qui vont devoir annuler la surveillance. Je l’ai vécu l’an dernier pour des clubs de plage qui m’ont dit clairement que cette année, ils n’ouvriraient pas le club de plage. Je pense qu’on a encore des clubs qui diront on n’y va pas, et pourtant il y a une demande. Mais s’il n’y a pas, on ne peut pas faire.


D’autres activités sportives sont concernées par une pénurie d’éducateurs sportifs, notamment dans l’ouest. Cela concerne l’escalade, la gymnastique mais aussi le basket. Le groupement France Sport Emploi a mis une bourse d’emplois en ligne en mai dernier.

Titre :Mickaël Warlouzé, directeur de France Sport Emploi

Crédit :Emilie Plantard