Les maraîchers attendent les petites mains de France et d'ailleurs

Publié : 6 avril 2021 à 5h50 - Modifié : 7 octobre 2021 à 9h45 par Dolorès CHARLES

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Le changement de calendrier scolaire va permettre aux jeunes de venir cueillir le muguet dans le vignoble nantais. Les maraîchers attendent aussi de l'aide venue de l'étranger. Reportage de Cédric Mané.

L'avancement des vacances de deux semaines va permettre aux étudiants et lycéens de travailler sur la préparation des brins de muguet jusqu'au 1er mai. Des travailleurs étrangers pourront aussi venir dans les exploitations agricoles, si les préfectures les autorisent à entrer sur le territoire français. L'an passé, les frontières sont restées fermées, et le ministère de l'Agriculture a estimé à 200 000 le nombre de travailleurs manquants.


7 000 cueilleurs attendus


Ils seront environ 7.000 saisonniers dans les dix derniers jours d'avril pour préparer les brins de muguet du 1er mai. Côté recrutement, le chamboulement des vacances de Pâques, avancées au 9 avril, change la donne puisque des lycéens et étudiants seront en vacances et pourront donc venir sous les serres des bords de Loire. Mais il reste quand même des postes à pourvoir pour ce travail réputé pénible... La pénibilité, un argument balayé par le président de la Fédération des maraîchers nantais, Antoine Thiberge :


Antoine Thiberge


"Je ne vous laisserai pas dire que c'est un travail pénible. C'est un travail que tout le monde ne peut pas effectuer mais je pense que, au même titre que les vendanges, c'est une belle aventure à laquelle certains ont plaisir à participer chaque année en revenant. Sur la période du muguet comme pour les vendanges, on a des personnes qui posent des RTT sur ce moment-là, des retraités qui viennent avec leur camping-car... donc non je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est une opération pénible... C'est une opération qui est rémunérée sur la base du SMIC".


Il y a donc ces saisonniers agricoles que l'on retrouve pour quelques jours sur le muguet, et il y a ceux qui enchaînent les missions. Le muguet pour dix jours, et les serres de légumes dans lesquelles les agriculteurs font appel à des travailleurs étrangers, notamment du Maghreb. On les appelle les "travailleurs OFII" (pour Office français de l'immigration et de l'intégration). Ces ouvriers représentent 8.000 personnes chaque année au niveau national, surtout dans le sud de la France mais aussi dans l'ouest. Il s'ajoutent aux milliers de travailleurs détachés, employés par une entreprise étrangère mais installés en France. Les préfectures accordent à l'OFII des visas de quelques mois, mais depuis l'année dernière et la situation liée au Covid, c'est encore plus compliqué :


Antoine Thiberge 2


"La situation sanitaire oblige à mettre en œuvre une procédure particulière pour les saisonniers hors Union Européenne, notamment le Maghreb, avec un système de laissez-passer, délivré par l'intermédiaire des préfectures pour permettre de déclencher les autorisations de venue de ces personnes... C'est déjà le cas pour certains départements du sud de la France".


A noter que ces exploitations agricoles sont aussi autorisées à recruter des sans papier dont la demande de régularisation est en cours de traitement