Naval Group : La rupture du contrat retentit dans l'ouest
Publié : 17 septembre 2021 à 12h05 - Modifié : 17 septembre 2021 à 15h09 par Emilie PLANTARD
Sous-marin naval Group / AFP
Crédit : AFP
« Un coup dans le dos ». C'est ainsi que Jean-Yves Le Drian a qualifié l'annonce du gouvernement australien de rompre le contrat qu'il avait signé avec la France et Naval Group pour 56 milliards d'euros, reportant la commande sur les USA et le Royaume-Uni. Cette décision impacte directement le site de Cherbourg mais également, à moindre mesure, ceux de Brest, Lorient et Nantes.
12 sous-marins à propulsion conventionnelle... C’était la commande initialement passée en 2016 par l’Australie à Naval Group, et désormais de l’histoire ancienne. Le pays vient d’annoncer qu’il renonce à ce contrat de 56 milliards d’euros passé avec la France. Cinq années de travail perdues, donc, pour les équipes de Naval Group et un coup dur qui laisse place à la consternation, voire à la colère, chez les salariés. Cyrille Farès est délégué CFDT sur le site de Nantes-Indret :
Titre :Cyrille Farès, délégué CFDT Naval Group
Crédit :Emilie Plantard
"Avant le sentiment de colère, c’est plutôt l’incompréhension, la sidération, que des contrats de cette taille, de cet acabit, qui sont signés au plus haut niveau, puissent être déchirés comme n’importe quoi et qu’on balaie tout ça d’un revers de main, oui. Et que les engagements qui sont pris depuis 5 ans ne soient pas respectés… Naval Group et les collègues ont fait le maximum et c’est anormal qu’au bout de 5 ans, d’une manière unilatérale et aussi brutale, cette claque que nous inflige l’Australie."
Une centaine de salariés concernés
Le site de Cherbourg est largement impacté par ce revirement. A Lorient, trente à cinquante personnes seraient directement concernées. Nantes, ils sont également une cinquantaine de salariés à travailler sur ce projet et même si l’inquiétude ne domine pas à cette heure, le délégué syndical pense à ses collègues expatriés.
Titre :Cyrille Farès, délégué CFDT Naval Group
Crédit :Emilie Plantard
"Aujourd’hui, on pense que pour le site de Nantes, ça ne va pas forcément avoir un impact pour les salariés Naval Group parce qu’on va pouvoir les repositionner sur les programmes majeurs qui sont en cours, je pense aux porte-avions et aux sous-marins nouvelle génération. On a surtout une pensée pour nos collègues australiens. Aujourd’hui il y a 6 australiens sur Nantes (Chiffre rectifié à 8, NDLR), 4 familles qui vivent sur le bassin nantais et eux, qu’est-ce qui se passe pour eux ? Qu’est-ce qu’ils deviennent ?"
Des sous-traitants également impactés
Outre l’impact pour le géant de l’industrie navale, ce coup d’arrêt n’est pas sans conséquences pour les nombreuses entreprises qui travaillent indirectement sur ce projet, à Nantes et Lorient.
Titre :Cyrille Farès, délégué CFDT Naval Group
Crédit :Emilie Plantard
"Des programmes comme ça, Naval Group ne peut plus les réaliser seul, on est obligés de nous appuyer sur nos fournisseurs historiques, sur nos sous-traitants et naturellement, tous ceux qui ont dû investir, autant dans le financier que dans l’humain, ça va être aussi terrible. Alors peut-être que, dans le bassin nantais on va attendre les chiffres, on pense que c’est plutôt nos copains cherbourgeois qui vont être plus impactés. On a une pensée pour tout ce qui est sous-traitants et fournisseurs."
Un CSE exceptionnel s'est tenu ce vendredi matin sur le site de Nantes, avec la direction et les syndicats. La CFDT dit être attentive au reclassement des salariés autraliens alors que la direction annonce la mise en place d'une cellule psychologique.