Nantes. Une centaine de citoyens en pyjama à l’aéroport pour dénoncer le trafic aérien
Publié : 11 novembre 2022 à 13h16 - Modifié : 14 novembre 2022 à 7h32 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
A l’initiative de l’organisation de lutte pour la lutte climatique Alternatiba, un rassemblement citoyen était organisé (hier) dimanche 13 novembre à l’aéroport Nantes-Atlantique. Ils étaient une centaine en pyjama, pour dénoncer le trafic aérien qui empêche les riverains de dormir.
Alors que la compagnie aérienne Volotea vient d’annoncer six nouvelles destinations au départ de Nantes en 2023, plusieurs associations et collectifs de riverains dénoncent, elles, l’augmentation du trafic aérien et le non-respect du couvre-feu. A l’initiative de l’organisation écologiste Alternatiba, un rassemblement était organisé hier (dimanche 13 novembre) à l’aéroport de Nantes-Atlantique, autour d'une centaine de personnes venues en pyjama. L’objectif est de dénoncer les nuisances de l’aéroport pour les riverains.
Un couvre-feu régulièrement bravé
L’Etat interdit en effet depuis le 8 avril dernier les décollages et atterrissages entre minuit et 6 heures du matin mais les entraves à ce couvre-feu sont régulières. Gwendoline Monnier est la porte-parole du collectif pour la réduction du trafic aérien : "C'est un rassemblement de tous les citoyens qui le souhaitent pour demander une réduction du trafic aérien, avec un axe plus sur le couvre-feu. Le trafic nous empêche de dormir par les nuisances sonores mais aussi parce qu’il a un rôle important dans le réchauffement climatique et c’est une source d’anxiété. Vu qu’on ne peut pas dormir, on fait une sieste à l’aéroport."
Titre :Gwendoline Monnier, porte-parole du collectif pour la réduction du trafic aérien
Crédit :Emilie Plantard
Couvre-feu : 203 infractions en 6 mois
La compagnie Volotea fait partie des mauvais élèves. La semaine dernière à Nantes, son dirigeant Carlos Munoz affirmait que le respect du couvre-feu était une priorité. Mais depuis son instauration en avril dernier, les dépassements sont particulièrement nombreux. Et alors que la France veut montrer son exemplarité à la COP 27, les associations y voient une frome d’hypocrisie. "Il y a eu plus de 200 infractions au couvre-feu depuis sa mise en place, et l’OMS conseille 8 heures de couvre-feu, contre 6 actuellement, rappelle Gwendoline Monnier. Si on veut vraiment réduire le trafic aérien, ce n’est pas suffisant, il faut aller plus loin. On peut y voir une forme d’hypocrisie quand l’Etat s’engage à respecter des accords qui sont censés réduire l’impact de l’aviation, et de l’autre côté on continue des projets pour agrandir des aéroports ou augmenter le trafic, oui il y a une sorte d’hypocrisie."
Titre :Gwendoline Monnier, porte-parole du collectif pour la réduction du trafic aérien
Crédit :Emilie Plantard
Plus de transparence et moins de trafic
Face à ce couvre-feu peu respecté, la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) affirme avoir relevé 203 infractions sur les 6 premiers mois et dressé 189 procès-verbaux. Ce dimanche, le collectif compte mettre la pression sur l’Etat. Gwendoline, porte-parole du collectif, demande "de la transparence sur les amendes. Aujourd’hui c’est assez flou : on veut également demander un élargissement de ce couvre-feu. Cette action est faite pour interpeller les pouvoirs publics pour qu’ils agissent sur ces sujets : l’application du couvre-feu, l’arrêt des aménagements de l’aéroport et une réduction du trafic."
Titre :Gwendoline Monnier, porte-parole du collectif pour la réduction du trafic aérien
Crédit :Emilie Plantard
Le futur aménagement de l’aéroport permettra d’accueillir jusqu’à 11 millions de voyageurs par an en 2040. Ils étaient 7,2 millions en 2019.