Muzillac. L'entreprise Thibault-Bergeron veut anticiper les coupures d'électricité

Entre la hausse des prix de l'énergie et les perspectives de coupure de gaz et d'électricité, les entreprises se préparent à un hiver potentiellement compliqué. Partons à Muzillac, dans le Morbihan, où l'usine Thibault-Bergeron fabrique des boîtes, des coffrets pour les pâtissiers, les confiseurs, ou encore pour l'industrie cosmétique. Les 10 000 m2 de l'entreprise abritent des machines qui fonctionnent en permanence. Devant le risque de coupures d'électricité cet hiver, c'est la manière dont pourraient intervenir ces coupures qui inquiète le plus Gwénolé Haulin, directeur des ressources humaines et responsable de la production chez Thibault-Bergeron, interrogé par Yann Launay :

"Il faut qu'on sache le plus rapidement possible ce qu'il en sera, pour qu'on puisse anticiper nos fabrications, notre personnel, et notre organisation. C'est la visibilité et l'anticipation qui vont être importantes. Ce son nos machines qui demandent du temps de calage. On a des "machines vivantes". Donc le temps de démarrage et le temps d'arrêt des machines est un temps conséquent. Un arrêt brutal qui peut arriver par des coupures d'électricité, peut engendrer de longues coupures de redémarrage et un process de redémarrage relativement long. Et puis cela abîme les machines. Globalement, ce n'est pas sain  ? Cela veut dire qu'il faut qu'on s'arrête proprement et qu'on redémarre proprement."

On s'attend à des coupures électriques de production

L'entreprise tente de limiter sa consommation de gaz et d'électricité, mais la marge de manœuvre, à court terme, n'est pas si grande, et Gwénolé Haulin espère que la hausse des prix comme les problèmes d'approvisionnement resteront contenus : "on n'est pas les seuls. Toutes les activités vont être impactées. On espère que nos représentants patronaux auront aussi la capacité à négocier avec le gouvernement et trouver des choses qui puissent nous préserver et nous aider sur ce sujet... Sur la partie chauffage, on va essayer de limiter. On n'est pas des gros consommateurs, on a déjà une politique de sensibilisation, on donne des vêtements aux gens, on ne surchauffe pas trop l'atelier... et on va continuer ces efforts... Sur la partie énergétique, on va être dépendants. On souhaite continuer de produire, mais on s'attend à des coupures électriques de production. Encore une fois, la vraie difficulté aujourd'hui, c'est la visibilité.  Est ce que l'hiver va être rude, froid et ce qui va en être vraiment dans les semaines qui viennent ?"

Des recrutements en cours

Malgré les inquiétudes, pas question pour l'entreprise de réduire la voilure et de geler les embauches. Thibault-Bergeron recrute, avec 10 postes à pourvoir. Pour Gwénolé Haulin, même si l'avenir est incertain, ne plus recruter serait une erreur : "on va passer une période un peu difficile, mais structurellement, notre entreprise est là depuis plus de 70 ans. On a eu pas mal de départs en retraite, alors on a des postes à pourvoir

On a quand même de l'activité et on sait qu'on veut garder notre capacité de production. Donc on continue à recruter. Notre particularité, c'est qu'on utilise des machines un peu spécifiques et on ne trouve pas forcément de gens qui sont formés ou qui connaissent ce type de machine. On va essayer de former etd' accompagner ces nouveaux salariés dans l'usine pour qu'ils apprennent nos métiers. Cela peut prendre plusieurs mois."

Rendez-vous le 7 octobre

Thibault-Bergeron recherche des conducteurs de machine. Tous les profils de candidats seront étudiés, et l'expérience n'est pas indispensable. Une Escale Métiers se tiendra dans l'entreprise, à Muzillac, le 7 octobre prochain, de 9h à 12h. Pour participer, il est nécessaire de s'inscrire auprès de Pôle emploi.