Muscadet : Les vendanges ont (déjà) démarré

Publié : 24 août 2022 à 17h35 - Modifié : 25 août 2022 à 14h54 par Emilie PLANTARD

Crédit : Emilie Plantard

La préfecture de Loire-Atlantique a publié le ban des vendanges ce mardi 23 août, une date particulièrement précoce dans la saison. Certains vignerons ont donc déjà commencé à récolter, c’est le cas de Jean-Jacques Bonnet à La Chapelle-Heulin.

Les pluies des derniers jours ont été déterminantes. Dans les vignes, après la canicule de l’été il ne manquait qu’un peu d’eau pour que le raisin parvienne à maturité et dès avant-hier, mardi 23 août, les bans des vendanges ont pu être publiés pour l’appellation Muscadet, c’est-à-dire que la récolte peut démarrer. Dans certains rangs, les premiers coups de sécateurs ont été donnés, c’est le cas dans les vignes de Jean-Jacques Bonnet, qui fait du vin bio à La Chapelle-Heulin en Loire-Atlantique. Chez lui, une quarantaine de vendangeurs s’activent déjà depuis ce mercredi matin.


C’est parti pour 3 semaines !


Habitués ou novices, les profils sont différents. C’est donc parti pour trois semaines environ de travail dans les rangs, avec parfois beaucoup de plaisir ! "Je pars pour ma 4è saison de vendages, je ne connaissais pas le Muscadet et on m’a dit que c’était une bonne maison et voilà ! C’est parti pour 3 semaines ! ... Je suis étudiant, c’est mes premières vendanges, c’est sympa pour s’occuper à la fin des vacances... Pourquoi vous faites les vendanges ? Pour me distraire, je fais ça par plaisir !"

Titre :Jéremy, Cécile et Louis, vendangeurs

Crédit :Emilie Plantard

Record de précocité... presque battu !


Les deux équipes de vendangeurs, coupeurs et porteurs, ont démarré cette semaine les vendanges des 400 hectares de vignes du domaine Bonnet-Huteau, sur certaines parcelles. Pour Jean-Jacques Bonnet, c’est du jamais vu et il a fallu s’adapter... rentrer de vacances un peu plus tôt par exemple. "Là on a commencé les Muscadet, ça va faire partie des records, c’est la première fois qu’on démarre aussi vite. Ce n’est pas grave, c’est une autre organisation, il faut faire revenir le staff plus vite... Mais on a suivi le cycle végétatif. On sentait depuis le printemps que les vendanges allaient démarrer de bonne heure donc on s’y est préparés."


Pour autant le record de précocité de publication des bans n’a pas été battu, c’était en 2003, année de canicule, les bans avaient été publié le 19 août.


Une belle qualité


La publication des bans donne le top départ des vendanges, si certains vignerons ont commencé, d’autres attaqueront en fin de semaine ou lundi 29 août. Le contexte de cet été caniculaire n’a pas desservi la vigne, au contraire, et même s’il est trop tôt pour juger ce cru 2022, il s’annonce très prometteur, avec éventuellement quelques surprises. Les explications de Jean-Jacques Bonnet, au micro d'Emilie Plantard : "On va avoir des raisins très murs avec des beaux degrés, de belles concentrations, des acidités pas très élevées, c’est un peu ce qui nous fait peur aujourd’hui puisque nous on aime bien les blancs un peu acidulés. On sera sur une année avec des vins généreux, fruités, très ronds. Ça va être sympa mais il faut qu’on garde un peu d’acidité... Mais on est au début des vendanges et peut-être qu’on sera agréablement surpris."


Des rendements satisfaisants


Le cru 2022 devrait être satisfaisant(1), les rendements s’annoncent également meilleurs qu’en 2021 où l’année avait été qualifiée de catastrophique après les fortes gelées d’avril. Cette année, l’épisode du début de saison devrait avoir un impact plus limité. "Le gel a été moins important que l’année dernière, analyse le vigneron, il y a eu moins de dégâts. Nous, on est un peu moins impactés, les rendements vont donc être meilleurs, ce qu’on ne maîtrise pas c’est l’effet sécheresse puisque les raisins n’ont pas autant grossi qu’une année où ils ont de l’eau à profusion. On va peut-être avoir des raisins un peu moins gros donc moins juteux. Globalement on est partis pour faire une année avec plus de rendement que l’année dernière."


Le domaine Bonnet-Huteau à La Chapelle-Heulin produit du vin en biodynamie sur 40 hectares et produit 180.000 bouteilles par an en moyenne. Plus que la chaleur estivale, c’est le gel printanier qui fait peur aux vignerons qui tentent de s’adapter aux changements climatiques.

Jean-Jacques Bonnet, vigneron

Crédit : Emilie Plantard

Crédit : Emilie Plantard

Crédit : Emilie Plantard

Crédit : Emilie Plantard

Titre :Jean-Jacques Bonnet, vigneron co-gérand du domaine Bonnet-Huteau

Crédit :Emilie Plantard

(1 )L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération