Mobilité : Le covoiturage domicile-travail se développe dans les villes de l’ouest
Publié : 11 octobre 2022 à 9h46 - Modifié : 11 octobre 2022 à 18h43 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Vous l’avez peut-être constaté, les prix du carburant sont repartis à la hausse la semaine dernière. Alors peut-être avez-vous pensé ou même déjà essayé de covoiturer avec vos collègues de travail ? En Bretagne et surtout en Pays-de-la-Loire, la pratique augmente.
Les trajets domicile-travail constituent souvent une part importante des dépenses des ménages. Ils représentent aussi une part non négligeable des émissions de gaz à effet de serre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le gouvernement a mis en place des aides en faveur du covoiturage quotidien (*). Aujourd’hui de nombreuses plates-formes existent, dont BlablaCar Daily qui constate une progression importante sur 1 an, probablement boostée par la hausse des prix à la pompe. Nicolas Michaux est porte-parole de l’entreprise : "Le fait de pouvoir faire des économies a toujours été la première motivation à faire des économies. La hausse des prix du carburant a donc toujours une corrélation et les personnes qui se mettent au covoiturage. Après, les gens continuent pour d’autres raisons."
Des gains financiers concrets
La plate-forme spécialisée dans le covoiturage quotidien compte 150.000 clients sur la région Pays-de-la-Loire, ils sont encouragés par certaines aides incitatives. Le gouvernement en ajoute une nouvelle pour permettre aux utilisateurs de faire encore plus d’économies. "Vous partagez un trajet, explique Nicolas Michaux à Emilie Plantard, et le conducteur va toucher en moyenne 4 euros par trajet et par passager. Cela fait de bonnes économies à la fin du mois. On peut estimer en moyenne qu’un conducteur va gagner entre 100 et 200 euros par mois. Et pour les passagers on a les premiers trajets qui sont gratuits sur l’application et on a un partenariat avec la région." Chez Blablacar Daily, les Pays-de-la-Loire sont la 3e région de France la plus covoiturée au quotidien, et la Bretagne la 8ème.
Titre :Nicolas Michaux, porte-parole de Blablacar Daily
Crédit :Emilie Plantard
De plus en plus d'entreprises s’engagent
Dans la banlieue de Nantes, le groupe Sigma incite ses 600 salariés à covoiturer depuis une dizaine d’années (plate-forme interne dédiée, places de parking réservées...). A l’époque, l’intérêt n’était pas tout à fait le même se rappelle Clotilde Lacroix, responsable de la communication externe du groupe. Elle raconte qu'il "était difficile pour les collaborateurs de se garer et on avait un deuxième sujet qui était la fatigue de la route. Depuis le sujet s’est transformé avec la présence de l’enjeu environnemental. Notre bilan carbone mentionne que 20% de nos émissions de gaz à effet de serre viennent des trajets domicile-travail. Rien que le défi Nantes Métropole nous a permis d’économiser 4 tonnes de CO2."
Titre :Clotilde Lacroix, responsable de la communication externe Sigma
Crédit :Emilie Plantard
Un peu de souplesse
Aujourd’hui cela reste difficile de mobiliser les salariés, il faut dire que covoiturer n’est pas toujours simple.
Guillaume Morisseau le fait depuis près de 10 ans pour travailler chez Sigma mais il a dû faire quelques efforts. "J’habite à 40 kms d’ici, ce n’est pas neutre et ça s’est fait au travers d’une bourse de covoiturage. J’ai adapté mes horaires, j’arrive à 7H30 pour m’adapter à la personne avec qui je covoiture... Et le soir, si j’ai une réunion qui traîne, un rendez-vous qui se cale, un collègue qui me happe sur le trajet du retour... C’est du vécu ! Il y a une petite tolérance. Ça réclame un peu de souplesse."
Frédéric Boulanger covoiture depuis longtemps, 3 fois par semaine. Il a tenté l’expérience avec plusieurs collègues mais il est complètement convaincu. "C’est vrai qu’il y en a un ou 2 qui ont lâché parce qu’ils avaient des horaires très fixes et moi j’étais un peu plus souple. Il faut trouver les bonnes personnes, il n’y a pas que le lieu. Il faut essayer, il y a quand même un gain en fatigue, économique aussi et puis on rencontre du monde."
Titre :Guillaume et Frédérice, salariés covoitureurs
Crédit :Emilie Plantard
(*) Le gouvernement a promis une subvention de 100 euros à utiliser sur les plates-formes de covoiturage pour les nouveaux utilisateurs.