Mayenne : bilan "positif" du RSA sous condition d'activité pour le président du département

Publié : 16 février 2024 à 10h23 - Modifié : 17 février 2024 à 15h17 par Tom ROSSI

Presque un an après le début de l'expérimentation de RSA sous condition d'activité en Mayenne, la préfecture et le département ont présenté, ce jeudi 15 février, un bilan qu'ils jugent "positif". Des allocataires ont retrouvé un emploi après 15 heures d'activité par semaine.

C’est l’heure du premier bilan pour le RSA (Revenu de solidarité active) sous condition d’activité en Mayenne. Depuis avril 2023, le département, comme l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique, fait partie des 18 territoires sélectionnés pour tester cette nouvelle formule qui sera appliquée partout en France au 1er janvier 2025. Le dipositif prévoit davantage d’accompagnement et des heures d’activités obligatoires pour les bénéficiaires de ce revenu de subsistance de 608 € pour une personne seule. 



"Retrouver un travail, c'est retrouver une dignité et des capacités financières plus importantes"



Le département a adapté le dispositif en fonction des besoins des plus de 600 bénéficiaires concernés : une heure et demie d'activité par semaine pour les plus "fragilisés" (27% des allocataires), 6 heures pour d’autres (39%) et au minimum 15 heures d’ateliers, visites d’entreprises et job dating pour les plus proches de l’emploi (33%).


Deux tiers des bénéficiaires de cette dernière catégorie ont retrouvé un emploi selon les chiffres dévoilés par le Conseil départemental. "Cela démontre l'efficacité du système, estime son président Olivier Richefou. On ne vit pas avec un RSA à 500-600€ par mois, et personne ne souhaite rester allocataire. Retrouver un travail, c'est retrouver une dignité et des capacités financières plus importantes." Selon l'élu de centre-droit, les bénéficiaires de ce nouveau RSA sont "plutôt" dans une démarche de "remerciement" que l'inverse. En revanche, certains "auraient sans doute aimé qu'on les laisse un peu plus tranquilles, même avec ces indemnités modestes", concède Olivier Richefou.

Titre :Olivier Richefou: 65% ont retrouvé un emploi

Crédit :Dolorès Charles

D'autres départements séduits 


Il y a des réticences. Pour la gauche, ce RSA sous conditions d’activités s’apparente à du travail "non rémunéré et sans contrat de travail". Ce n’est pas l’avis du président du conseil départemental : "J'ai observé ces réticences mais, plusieurs élus d'autres départements sont venus en Mayenne pour voir comment nous faisions. Je sais qu'il y a une quarantaine de départements qui s'apprêtent à se lancer dans l'expérimentation." Le nombre de départements va passer d'ici fin février de 18 à 47.


Et Olivier Richefou d'ajouter : "On a voulu caricaturer ces 15 heures ou 18 heures de travail mais ce sont des activités qui ne sont pas nécessairement dans l'entreprise et destinées à des gens qui n'ont pas de freins à l'emploi. C'est dans leur intérêt d'avoir à la fois cette dimension sociale de leur travail et la rémunération qui va avec... Nous ne sommes pas dans cette philosophie d'imposer ces 15 heures de travail, comme tout le monde le dit."

Titre :Olivier Richefou sur les réticences

Crédit :Dolorès Charles


"Nous allons tester la médiation animale"



L’objectif affiché par la préfecture de la Mayenne et le Département est de "remettre les bénéficiaires sur le chemin du travail", mais aussi de leur redonner confiance. "Nous allons tester la médiation animale, annonce le président du Conseil départemental. Nous venons de passer un accord avec la SPA pour que des personnes éloignées de l'emploi puissent, par exemple, promener des chiens. Cela leur permettrait de rencontrer d'autres personnes et de sortir de chez eux. Cela monte que le dispositif est très large et qu'il n'a pas vocation à stigmatiser ou à sanctionner les personnes éloignées de l'emploi."

Titre :Olivier Richefou: "partenariat avec la SPA"

Crédit :Dolorès Charles

Concernant le système de sanctions, "il n'a pas été modifié, assure Olivier Richefou. L'objectif n'est pas de sanctionner davantage, mais d'aider davantage", pour l'élu.