Lorient équipe ses écoles en capteurs de CO2
Publié : 3 février 2022 à 10h34 par Dolorès CHARLES
Lorient, capteur de CO2
Crédit : Yann Launay
Avec l'épidémie de COVID-19, la ville de Lorient a décidé d'équiper toutes ses écoles de capteurs de CO2.
L'installation des 200 capteurs de CO2, fabriqués dans le Morbihan, a commencé. Ce sont de petits boîtiers blancs, fixés au mur, et dotés d'une led rouge qui s'allume quand la quantité de CO2 devient excessive dans la classe. L'appareil détecte aussi la présence dans l'air d'autres substances nocives. Les valeurs mesurées sont envoyées vers une application, accessible aux enseignants et aux services de la ville. Cette décision lorientaise peut paraître tardive, mais la ville explique s'inscrire dans la durée : le capteur choisi n'est pas seulement une réponse à la crise Covid, comme l'explique Pierre Crepeaux, responsable du service environnement à la ville de Lorient :
"C'est un capteur qui va mesurer plusieurs paramètres de la qualité de l'air : la température, le taux d'humidité, la quantité de CO2, et aussi les composés organiques volatiles, issus essentiellement des colles et solvants. Tout est enregistré en permanence, et c'est stocké sur une base de données, ça nous permet de faire des analyses en regardant si des classes ont des paramètres plus ou moins bons que d'autres classes, l'idée c'est de réussir à progresser collectivement sur les polluants..."
Titre : Pierre Crepeaux, responsable du service environnement
Crédit :Yann Launay
Des capteurs pour la crise, et après
Ces capteurs mesurent le CO2, la température, l'humidité et même les composés organiques volatiles. Ils ne disparaîtront pas des classes une fois la crise covid terminée. Pour Morgane Christien, adjointe en charge de l'éducation et de la prévention santé, la pandémie a mis en évidence l'importance de lutter dans la durée contre la pollution de l'air intérieur, qui peut avoir des conséquences pour l'apprentissage des enfants : "les émissions de CO2 et la qualité de l'air en général ont aussi une importance sur la disponibilité des élèves à pouvoir se mettre au travail, être dans de bonnes conditions pour apprendre correctement. Nous ne sommes pas encore sortis de la crise, on espère tous un jour en sortir, mais en tous cas les bons gestes que nous avons adoptés, que ce soit l'aération ou le lavage des mains, il va falloir les conserver à l'avenir..."
Crédit : Yann Launay
Titre :Morgane Christien, adjointe en charge de l'éducation
Crédit :Yann Launay
L'idée n'est pas d'angoisser les enfants
La classe de Marianne Thoma, directrice de l'école Bisson, est équipée depuis quelques jours. Pour l'enseignante, les enfants doivent apprivoiser l'appareil, et être associés à la démarche : "c'est un outil, l'idée ce n'est pas d'angoisser les enfants : je leur ai indiqué qu'il y avait un capteur dans la classe, je leur ai montré l'application aussi pour leur expliquer comment ça fonctionnait, et on a fait de la lecture de tableaux, et vu que c'était en vert et qu'on était plutôt très bien... C'est aussi sensibiliser les enfants à la qualité de l'air, les sensibiliser être de futurs citoyens, à faire attention à leur environnement : ça peut aussi avoir un intérêt pédagogique."
Titre :Marianne Thoma, directrice de l'école Bisson
Crédit :Yann Launay
Une action pédagogique
Ces capteurs ont bien sûr vocation à alerter enseignants et personnels, qui peuvent immédiatement adapter l'aération des classes, mais l'objectif est de pouvoir tirer des enseignements pour mieux concevoir les salles, comme l'explique le maire de Lorient, Fabrice Loher : "il s'agit vraiment d'une action pédagogique de moyen et de long terme.Ça va nous permettre de conduire, dans les opérations notamment de rénovation de nos écoles, des choix peut-être différents : des orientations de classes différentes, des ouvertures peut-être plus nombreuses... Faciliter aussi la vie des enseignants par rapport à cette question de la qualité de l'air. On pense que cela aura un impact sur les futurs aménagements."
Titre :Le maire de Lorient, Fabrice Loher
Crédit :Yann Launay
Au total, 200 capteurs seront installés dans les 27 écoles lorientaises, pour un coût de 40 000 euros, dont 10 000 pris en charge par l'Etat.