Les soignants du CHU de Nantes en arrêt maladie

Publié : 14 février 2023 à 16h55 - Modifié : 14 février 2023 à 18h56 par Emilie PLANTARD

Crédit : Emilie Plantard

C’est une pluie d’arrêts maladie qui s’est abattue sur les urgences du CHU de Nantes le 8 février dernier, fragilisant considérablement le service. Cette semaine, les équipes sont quasi au complet, mais les syndicats veulent relayer la parole de personnels au bord de l’épuisement, avant un CSE Exceptionnel organisé mercredi prochain (22 février).

La direction du CHU de Nantes a convoqué les représentants du personnel ce mercredi (15 février) pour un CSE exceptionnel. Une décision, qui fait suite aux multiples arrêts maladie posés depuis mercredi dernier aux urgences. Jeudi, il a manqué jusqu’à 16 personnels infirmiers et 15 aides-soignants dans le service, des arrêts de travail pour épuisement. C’est en quelque sorte une suite du mouvement de grève illimité, démarré en octobre dernier, mais qui n’a abouti sur aucune amélioration de leurs conditions de travail.


Des arrêts d'épuisement


Aujourd’hui, la situation est rétablie dans le service mais les syndicats prennent le relai pour porter la voix des soignants. Patrice Le Luel est secrétaire général adjoint de la CGT au CHU de Nantes : "ce sont des arrêts d’épuisement, ce ne sont pas des arrêts de complaisance. Ce sont des personnels soignants, infirmiers, aides-soignants qui sont en épuisement professionnel et psychologique. Quand on voit autant de précisions dans les revendications et qu’on a une réponse de la direction qui est celle qu’elle a toujours eu, c’est-à-dire qu’ils sont contraints et qu’il n’y aura pas d’amélioration dans des délais brefs. C’est aussi un moyen d’exprimer leur fatigue et leurs souffrances."

Titre :Patrice Le Luel, secrétaire général adjoint de la CGT au CHU de Nantes

Crédit :Emilie Plantard

Des urgences déstabilisées


Pour faire face à ces arrêts, le service a été réorganisé au mieux. Pas de remplacements mais des fermetures d’unités au sein des urgences et une probable prise de risques, selon Patrice Le Luel, de la CGT : "certaines zones ont fermé. La Zone d’Attente de Diagnostic ou de Départ a fermé, ce qui s’est traduit par 13 capacitaires en moins. La zone de plâtre était fermée, et la zone d’accueil était fermée. Voilà comment cela s’est traduit avec une régulation importante du SAMU, qui a dirigé les patients vers d’autres établissements, ou a fait en sorte que les gens ne viennent pas aux urgences. S’il y avait eu une catastrophe, il aurait fallu gérer ces patients-là et faire un tri sur d’autres patients. C’est une perte de chance."

Titre :Patrice Le Luel, secrétaire général adjoint de la CGT au CHU de Nantes

Crédit :Emilie Plantard

Un CSE exceptionnel


Ce Comité Social d’Etablissement est très attendu, les équipes espèrent des avancées sur leurs conditions de travail, même si à la CGT, on n’est pas très optimiste. "Çela va continuer de se dégrader parce qu’on l’a toujours dit, à la CGT assume Patrice Le Luel. Il faudrait 1 400 postes  pour fonctionner correctement à l’Hôtel Dieu. On attend des réponses de la direction, et on verra en fonction de ces réponses si celle-ci a bien pris en compte les éléments et le fait que l’absence de réponse a un impact direct sur la prise en charge et le maintien du service public. Il n’y a pas eu de commentaires de la direction."


Le service des urgences du CHU de Nantes n’est pas le seul à avoir compté de nombreux arrêts, celui de la psychiatrie à Nantes a également été touché. Il y a deux semaines, c’était aussi les urgences de La Roche-sur-Yon.

Titre :Patrice Le Luel, secrétaire général adjoint de la CGT au CHU de Nantes

Crédit :Emilie Plantard