Les Sables d'Olonne : certaines villes ne sont plus assurées dans l'ouest
Publié : 19 janvier 2024 à 15h52 - Modifié : 19 janvier 2024 à 15h56 par Dolorès CHARLES
Les Sables d'Olonne - mairie
Crédit : Dolorès Charles
Les assureurs se désengagent, conséquence de la multiplication des événements climatiques (tempête...) En Vendée, c'est le cas de la Ville des Sables-d'Olonne, et de l'agglomération, qui depuis le 1er janvier 2024, ne sont plus assurées aux dommages aux biens. La collectivité doit s'auto-assurer mais c'est une solution temporaire. Explications avec l'élu Jean-Pierre Chapalain.
Aux Sables-d’Olonne, on s’inquiète du désengagement des assurances. L’augmentation des catastrophes naturelles provoque l’explosion des coûts des assurances, et face au risque financier accru, ces mêmes assurances décident de ne plus suivre. Depuis le 1er janvier 2024, la Ville et l’agglomération des Sables-d’Olonne en Vendée, ne sont d’ailleurs plus assurées pour les "dommages aux biens et les risques annexes". Elles sont désormais contraintes de s’auto-assurer. Hélène Hamon a joint Jean-Pierre Chapalain, élu municipal et communautaire et conseiller indépendant en assurance.
Le modèle économique des assurances est bousculé par les aléas climatiques
"Les aléas climatiques à répétition et les émeutes urbaines ont fait que des sommes importantes sont dépensées par les compagnies d'assurances pour faire face aux règlements des sinistres, et depuis de nombreuses années, on constate une augmentation de la fréquence et des coûts de plus en plus élevés liés aux catastrophes naturelles. Ces compagnies, qui ont un modèle économique qui repose sur un ratio de solvabilité leur permettant d'engranger suffisamment de primes pour payer les sinistres, se retrouvent aujourd'hui dans une situation délicate. À l'horizon 2050, c'est près de 60 % de dépenses supplémentaires que les compagnies d'assurance vont devoir assumer dans le règlement des dommages consécutifs aux inondations et à la sécheresse."
Titre :Jean-Pierre Chapalain
Crédit :Hélène Hamon
L'auto-assurance : une solution temporaire
La solution de l’auto assurance devrait être temporaire car selon Jean-Pierre Chapalain les collectivités n’ont pas vocation à le faire. Aujourd'hui, "de plus en plus d'assureurs se retirent du marché des collectivités territoriales ou augmentent brutalement les prix, comme à Lanester (56). C'est ce qui s'est passé dans le cas du renouvellement des contrats d'assurance au 1ᵉʳ janvier 2024 pour l'agglomération et la Ville des Sables d'Olonne, puisque quelques contrats ont été renouvelés et reconduits, mais avec des hausses de plus de 80 voire 100 %, et pour l'assurance dommages aux biens, il n'y a pas eu de retour. Par conséquent, nous sommes obligés de nous auto-assurer et cela veut dire : assumer les coûts qui pourraient résulter d'un événement naturel (incendie) et prendre en charge les dommages qui, jusqu'à présent, l'étaient par la compagnie d'assurance."
Remblai des Sables d'Olonne
Crédit : Dolorès Charles
Titre :Jean-Pierre Chapalain
Crédit :Hélène Hamon
Assurer jusqu'à un certain seuil
Autre solutions envisagées, avance l'élu sablais, "la piste d’une auto assurance partielle". La collectivité prendrait en charge les dommages liés à un sinistre jusqu’à un certain stade. Au-delà de ce seuil, elle transfèrerait le risque auprès d’une compagnie d’assurance. "La piste peut être intéressante dans la mesure où aujourd'hui, on sait que les assureurs acceptent de couvrir le risque, mais avec des franchises importantes et c'est le niveau de cette franchise qu'il faut déterminer."
... et trouver d'autres solutions ?
Au delà de cette solution, selon Jean-Pierre Chapalain, conseiller indépendant en assurance, il faut en trouver d’autres : "est ce que nous avons intérêt économiquement à assumer une somme importante de primes, pour être assuré sur le secteur de l'assurance dommages aux biens. C'est une prime qui peut être bien supérieure à 500 000 € alors qu'elle était de 170 000 € jusqu'à présent ? Est-ce qu'on a intérêt à payer une prime très élevée ou est-ce qu'on a intérêt à s'auto assurer et à faire l'économie de cette prime pour faire face aux dépenses, c'est une réflexion en cours.
Les collectivités n'ont pas vocation à s'auto assurer, elles ont vocation à fournir des services. Si nous devions prendre en charge des dommages importants, nous pourrions compromettre notre fonction, notre mission d'intérêt général."
Titre :Jean-Pierre Chapalain
Crédit :Hélène Hamon
La tempête Patricia, survenue en août 2023, a généré plus de 300 000 euros de dégâts aux Sables-d’Olonne. Le risque d’assurer à perte étant désormais important, l’assureur historique de la cité balnéaire, la SMACL, n’a pas présenté d’offre pour un nouveau contrat.