JO 2024. Les policiers vendéens interpellent le ministère de l'Intérieur

Publié : 25 janvier 2024 à 12h15 par Hélène HAMON

En Vendée, les policiers se disent inquiets. Alors qu'ils sont déjà sous pression, l'organisation des Jeux Olympique de Paris ne les rassure guère. Ils attendent un calendrier clair de la part du ministère de l'Intérieur.

Ils se disent inquiets à l’approche des Jeux Olympiques de Paris, qui se tiendront à partir du 26 juillet. En Vendée comme ailleurs, des policiers ont manifesté leur crainte le 18 janvier dernier à La Roche-sur-Yon, à l’appel du syndicat Alliance. Une centaine de policiers de La Roche et des Sables-d'Olonne ont pris part à ce mouvement en se réunissant devant l'Hôtel de Police. Au coeur de la colère, le manque de communication et de clarté de la part du ministère de l'Intérieur s'agissant des JO.


Une gestion d'amateurs


Le manque d'anticipation est criant selon Grégory Brelay, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Vendée. "Ce n’est pas comme si nous n’étions pas au courant que les Jeux Olympiques allaient être organisés dans notre pays depuis quelques semaines, voire maintenant depuis plusieurs années. Rien n’a été anticipé, c’est une gestion d’amateurs. Aujourd’hui, les collègues sont exaspérés puisqu’ils ne savent toujours pas, s’ils pourront poser ou non des congés cet été. Ils ne savent toujours pas quels seront leurs lieux d’affectation concernant les sites des Jeux Olympiques.


On ne sait toujours pas quelles seront les modalités au niveau de l’hébergement, au niveau des primes, la nourriture, etc… Est-ce que l’on devra avancer les frais ? Aujourd’hui il y a un ras-le-bol. Nous arrivons au mois de février et rien n’est officialisé ; aucune réponse n'est apportée. C’est un manque de respect vis-à-vis des forces de l’ordre, un mépris de la part de l’administration policière, qui considère plus les policiers comme des numéros que comme des êtres humains".

Titre :Grégory Brelay, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Vendée.


"Il y aura sans doute d’autres jeudis noirs pour montrer notre mécontentement"



Pour tenter d'apaiser la colère de la profession, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a annoncé qu'il était favorable au paiement des heures supplémentaires aux policiers. Une annonce, qui n'est pas de nature à rassurer Grégory Brelay. "Ce sont des "mesurettes" parce que les heures supplémentaires à l’heure actuelle sont imposables, elles ne sont pas défiscalisées, cela ne nous convient pas. On préfère récupérer les heures plutôt que de se les faire payer, ou en tout cas il faut laisser le choix aux collègues.


Nous n’avons aucun courrier officiel de la part du ministère (de l’Intérieur) nous précisant les modalités d’accompagnement des personnels de police concernant l’organisation des Jeux Olympiques. Ce mépris de l’administration vis-à-vis des forces de l’ordre pousse les collègues à organiser des rassemblements comme jeudi dernier (le 18 janvier. Il y aura sans doute d’autres jeudis noirs pour montrer notre mécontentement."

Titre :Grégory Brelay, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Vendée.

Des problèmes d'effectifs criants


Pour Grégory Brelay, les JO sont l'arbre qui cache la forêt car il y a d'autres problèmes plus urgents à régler : le secteur fait face par exemple depuis plusieurs années à des problèmes d'effectifs. "Nous ne pouvons toujours pas nous organiser pour la saison estivale. En Vendée, on nous annonce qu’il n’y aura pas de renforts de CRS ou de policiers piétons aux Sables-d’Olonne, ce qui veut dire que le commissariat de La Roche-sur-Yon est appelé à renforcer d’un point de vue sécuritaire le commissariat des Sables, mais quid des tâches quotidiennes. Nous sommes déjà en sous-effectif, nous n’arrivons pas à pallier le quotidien et nos missions d’appels police-secours, de prises de plaintes, d’enquête, d’assistance... Il y a un malaise."

Titre :Grégory Brelay, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Vendée


"Les collègue sont en exaspération totale..."



Toujours selon le représentant du syndicat en Vendée, la police n'attire plus et ne semble pas être une priorité pour le gouvernement. "Les collègues sont en exaspération totale. Je ne sais pas où cela va s’arrêter mais il va falloir, tout comme l’Education nationale ou la Santé, qui sont les piliers de la République, qu’une réponse claire soit apportée et qu’enfin on prenne en considération le malaise des policiers. La fatigue est effective... par exemple plus personne ne veut faire de l’investigation dans la police nationale à cause des contraintes horaires, administratives ou le manque d’effectifs… Il y a de moins en moins de citoyens qui veulent passer le concours de la police nationale, c’est bien la preuve que la police n’attire plus".

Titre :Grégory Brelay, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Vendée