Les paludiers annoncent une récolte de sel médiocre

Il n'y a pas que les vacanciers, qui ont subi la météo très maussade de cet été. Les paludiers ont aussi payé l'absence de soleil, et des pluies en continue. A cause d'elles, le processus d'évaporation a été ralenti et, par conséquent, la récolte de sel a chuté dans les marais salants de Guérande. Frédéric Verger est producteur à Batz-sur-mer :

« Cela faisait longtemps qu'on avait pas eu une saison comme celle-ci avec une pluviométrie assez régulière qui bloque la production de sel à peu près une semaine sur deux... L'eau qui nous tome du ciel dilue la salinité dont on a besoin pour la récolte. Avec cette eau qui tombe trop souvent les périodes de récoltes ont été vraiment courtes. Ca a été sans arrêt des interruptions. Au mois de mai, on a eu une petite production. Un petit peu en juin, puis en juillet, puis en août. C'est difficile de garder un rythme quand il pleut très régulièrement. Cette saison on est plutôt à 700 kilos l'oeillet, alors qu'habituellement on est à 1,3 tonne. Pour l'instant, c'est une saison médiocre... »

Un sel un peu moins beau

Aux Salines de Guérande, on est loin d'avoir fait le plein. Charlotte Le Feuvre, la présidente et administratrice de la coopérative qui regroupe quelque 230 producteurs, annonce une saison difficile. La pire depuis 2014 :

« C'est une année médiocre parce que pour l'instant on est à une demi saison moyenne. Là pour l'instant on a rentré à peu près 5 000 tonnes, notre capacité moyenne de production, c'est 13 000 tonnes. Ca reste un bon sel. La seule différence c'est qu'on peut avoir un sel un peu plus gris. Parce que notre sel, qu'on appelle globalement le sel gris, qui se forme au fond des bassins. Plus la saison est bonne, et plus il y a d'ensoleillement, et pas de pluie, plus le seul va être beau donc blanc, en restant légèrement grisé. Quand il y a des précipitations et une pluviométrie importante, les bassins de production vont avoir tendance à se resalir. Quand il pleut, l'argile va avoir tendance à glisser des ponts, il va y avoir un lait de vase qui va se développer. Donc effectivement, on va avoir du sel qui est visuellement un peu moins beau mais il aura toujours le même pouvoir salant ! Ca ne change pas la qualité du sel mais visuellement, son appréciation, peut être un peu moins beau. »

Les producteurs de sel de Loire-Atlantique espèrent le retour du beau temps d'ici la fin septembre, pour sauver leur saison. Les clients et amateurs de fleur de sel peuvent être rassurés, il n'y aura pas de pénurie car les réserves en sel sont importantes.