Les autocaristes au ralenti, face aux annulations de voyages
Publié : 14 janvier 2022 à 8h55 par Dolorès CHARLES
Crédit : Yann Launay
Avec les voyages scolaires annulés, faute de classes de neige, l'inquiétude grandit chez les autocaristes.
Alors que l'activité repartait depuis l'été dernier, alors que les plannings se remplissaient pour 2022, Delta puis Omicron ont tout remis en cause : les annulations se multiplient comme l'explique Damien Kerrand, directeur des Voyages Morio, basés dans le Morbihan. Une entreprise active dans le voyage de groupe, le voyage scolaire, mais aussi dans les lignes régulières pour FlixBus comme Brest-Nantes-Grenoble ou Vannes-Paris : "sur le mois de janvier, on est victime de beaucoup, beaucoup d'annulations, que ce soit sur des séjours, tout ce qui est pour les scolaires, les piscines par exemple, ça annule à tour de bras... Pour ce qui est de nos lignes régulières, on a une fréquentation divisée par deux par rapport à janvier 2020. Les cars continuent à rouler, les charges sont là, mais le chiffre ne rentre pas."
Titre :Damien Kerrand, directeur des Voyages Morio
Crédit :Yann Launay
Certains groupes scolaires résistent
Même s'ils ne sont pas interdits par l'Education nationale, les voyages scolaires sont particulièrement touchés par les annulations, et elles ne concernent pas seulement les séjours prévus dans les jours ou les quelques semaines qui viennent : "ce qui est inquiétant, c'est qu'on voit déjà des annulations jusqu'en fin février... Certains établissements se disent : cette fois, il faut y aller, il faut que les enfants vivent normalement, par exemple on a un séjour qui doit partir en classe de neige ce dimanche, on sent qu'il y a une vraie volonté des enseignants. Mais il y en a d'autres qui, deux mois à l'avance, annulent déjà... Ce qui est compréhensible, parce que le protocole aujourd'hui est très compliqué."
Titre :Damien Kerrand, directeur des Voyages Morio
Crédit :Yann Launay
"Aujourd'hui on a zéro aide, rien du tout..."
Les autocaristes, comme les autres acteurs du transport et du tourisme, ont connu d'autres moments difficiles, depuis le début de la pandémie, mais cette fois-ci, il y a une différence de taille : "aujourd'hui on a zéro aide, rien du tout... Là, ça peut faire très mal, à la fin 2022, parce qu'on a de gros investissements à prévoir, on a un parc à renouveler... Si on n'a pas les aides, patatras... J'essaye de penser que la vague Omicron, c'est notre salut : une vague très contagieuse qui va nous apporter une certaine immunité, et que derrière on aura un beau printemps, un bel été... Je fais ce pari : on continue à investir, on continue à recruter, et on espère qu'on va s'en sortir."
Titre :Damien Kerrand, directeur des Voyages Morio
Crédit :Yann Launay
Les autocaristes demandent au gouvernement la mise en place d'aides puissantes pour leur secteur.