Les agents de sécurité veulent de la reconnaissance
Publié : 24 mai 2022 à 16h35 par Emilie PLANTARD
Crédit : Emilie Plantard
Les agents de sécurité étaient invités à se réunir, ce mardi 24 mai, devant le groupe Securitas à Nantes. Un mouvement national des syndicats de la profession qui réclament une revalorisation de leur grille salariale et une meilleure reconnaissance de ce métier particulièrement exposé.
Dans les supermarchés, les bâtiments administratifs, les boîtes de nuit ou les sites industriels... La présence des agents de sécurité est essentielle voire obligatoire sur de nombreux sites en France et pourtant le métier est mal valorisé. A la dernière augmentation du SMIC au 1er mai dernier, les trois premiers coefficients de la grille salariale de la profession sont passés en-dessous du SMIC et le sont toujours après négociations avec les organisations patronales. Malgré l’exposition et les risques de ce métier, la majorité des agents de sécurité en France sont payés au minimum, soit 1645 euros brut par mois. "Le vigile dont on parle, il a obtenu une carte professionnelle qui est donnée par le CNAPS qui est un organisme de l’Etat, sous l’égide du ministère de l’intérieur, donc on est la première roue de la sécurité en France." précise Yves Madeline, représentant sécurité à la CFDT de Loire-Atlantique.
Titre :Yves Madeline, représentant métiers sécurité à la CFDT 44
Crédit :Emilie Plantard
Des salaires toujours très bas
Devant le siège de Sécuritas, à Orvault, la vingtaine d’agents de sécurité dénonce le manque d’évolution dans leurs métiers. Valérie est agent de sécurité incendie depuis près de 10 ans, mais elle gagne à peine plus que le SMIC. Aujourd’hui pour vivre, elle est contrainte de faire des heures supplémentaires. "Je cumule la semaine normale plus le week-end en événementiel pour pouvoir boucler les fins de mois, raconte Valérie. Moi j’ai 1400 euros net par mois sauf que mon coef il n’a pas augmenté depuis un certain temps et je ne m’en sors pas. Alors que j’ai passé des diplômes, j’ai des compétences et elles ne sont pas reconnues."
Et de faibles perspectives
Christian a 59 ans. Au bout de 35 ans de carrière, il gagne à peine plus que le SMIC. Malgré ses demandes de formations, il ne parvient plus à évoluer et son cas est loin d’être isolé : "De mon côté j’ai pu évoluer au début de ma carrière mais depuis 2010, c’est resté au point où j’en suis. Aussi bien au niveau salaire qu’au niveau travail. Les demandes de formations ont été faites mais ça n’a jamais changé. Je suis un paria en quelque sorte. Donc en général autour de moi, les gens me disent qu’ils ne resteront pas."
Les infos en +
Le SMIC a augmenté de 2,65% au 1er mai dernier, il est de 1645,58 euros
La sécurité privée en France, ce sont 12.000 entreprises et plus de 180.000 salariés, dont 80% sont payés au SMIC.
Depuis le 1er mai, tous les salariés qui sont en–dessous du coefficient 150 sont au SMIC, mais les primes et accessoires sont calculés selon le salaire minimum conventionnel, inférieur au SMIC. 144.000 salariés sont concernés en France.
Coefficient 120 : 1573,17 euros
Coefficient 130 : 1593,79 euros
Coefficient 140 : 1641,59 euros
Titre :Valérie et Christian, agents de sécurité
Crédit :Emilie Plantard