Le MIN de Nantes veut agir pour une alimentation durable
Publié : 18 avril 2023 à 10h44 - Modifié : 24 avril 2023 à 10h39 par Emilie PLANTARD
LE MIN de Nantes Métropole
Crédit : @SEMINN
Face aux enjeux énergétiques et environnementaux, le MIN de Nantes Métropole veut s’engager plus durablement sur le commerce de l’alimentation. Des efforts ont déjà été effectués, ils doivent se poursuivre. L’objectif est aussi de mieux accompagner les entreprises, du producteur à l’acheteur.
Alors que l’alimentation subit de plein fouet l’inflation, elle est aussi l’objet d’enjeux écologiques majeurs et le MIN de Nantes, le Marché d’Intérêt National par où transitent des tonnes de produits alimentaires de l’ouest chaque année, a décidé de prendre le sujet à bras le corps. Dans sa ligne de mire, les économies d’énergie, la gestion des déchets et des invendus mais aussi l’accompagnement des entreprises... car il y a des solutions, les frigos par exemple, dans lesquels sont stockés les produits frais, sont un important poste de consommation.
"On va continuer d'optimiser nos consommations"
De 550.000 euros de dépense en 2021, l’électricité a représenté plus d’1,5 millions d’euros de dépenses en 2022, répercutées sur les entreprises. Le gestionnaire du MIN prévoit d’intégrer le groupement d’achat de Nantes Métropole mais l’idée est aussi d’accompagner les entreprises pour consommer moins d’énergie. Emilie Plantard a interrogé Amaury Hanotaux, le directeur d’exploitation du MIN : "On a été impactés de plein fouet comme toutes les entreprises, 240% d’augmentation en incluant les aides de l’Etat, on sait que dans la durée, ce coût ne va descendre mais on va continuer à essayer d’optimiser nos consommations. Le gros des charges, c’est la production de froid, c’est sur ce travail qu’on va accompagner les opérateurs. Si le nettoyage des moteurs d’un évaporateur n’est pas fait quotidiennement, il y a une surconsommation."
La SEMMINN, qui gère la structure, vient de signer un marché avec un spécialiste de la maintenance pour gérer ces questions.
Titre :Amaury Hanotaux, directeur d’exploitation du MIN
Crédit :Emilie Plantard
Des efforts sur la gestion des déchets
Parmi les points d’amélioration possible, la gestion des déchets et des invendus avance Amaury Hanotaux. "Il y avait beaucoup de perte mais il y a un gros travail qui a été fait. En 2019 on avait 2 500 tonnes de déchets, aujourd’hui on est à 2 230 tonnes alors qu’on a continué à développer la commercialisation du site. On a un autre travail dans la gestion des invendus des opérateurs :on est passés de 420 à 1 500 tonnes en 2022. Ce n’est pas qu’il y en a plus sur le MIN, c’est qu’on les gère au-delà du MIN. On avait il y a quelques années 30% de pertes sur les invendus. Aujourd’hui on est à 7% donc on a fait un gros travail avec la quinzaine d’associations qui les récupèrent."
Favoriser l’économie circulaire
Le volume des déchets, produits par les 140 entreprises occupantes, est particulièrement important. L’objectif est d’en trier 90% en 2025 et surtout de continuer à les réduire, notamment grâce au réemploi. "Cela me met mal-à-l’aise de détruire des équipements qu’on pourrait réutiliser, avoue Amaury Hanotaux. C’est par exemple les cagettes en bois, de pouvoir les refaire partir en circulation, au lieu de les incinérer. On faisait déjà ce travail avec les palettes, on a complété avec la réparation des palettes cassées... On va travailler aussi sur le méthane pour faire en sorte que les camions qui transportent les bio-déchets soient alimentés par le méthane, produit pas le méthaniseur où on envoie les bio-déchets..."
Titre :Amaury Hanotaux, directeur d’exploitation du MIN
Crédit :Emilie Plantard
Un projet pour une meilleure stratégie
Un important projet est actuellement réfléchi dans les bureaux de Nantes Métropole, propriétaire du MIN. Un nouveau bâtiment sur 1 500 m2, qui accueillerait des surfaces commerciales mais aussi des bureaux, des cuisines, des laboratoires qui pourront être mis à disposition des producteurs, d’entreprises de la Food Tech ou d’organismes de formation par exemple.
Pour Mahel Coppey, vice-présidente de Nantes Métropole, et présidente du MIN, "l’idée est de trouver dans un bâtiment ressource, à la fois de la start-up, les Orphelins d’Auteuil par exemple, et à la fois des formations métier pour les opérateurs. On est vraiment sur un bâtiment ressource qui permettrait de se projeter sur des dynamiques autour de l’alimentation et aussi d’aider à recruter."
Titre :Mahel Coppey est vice-présidente de Nantes Métropole, présidente de la SEMMINN
Crédit :Emilie Plantard
Le MIN avait organisé une première matinée de l’emploi avec succès en 2022. Il a renouvelé l’événement en 2023 pour tenter de soutenir le secteur dans ses difficultés de recrutement. Le MIN accueille aujourd’hui 1400 salariés.