Le Convoi de la liberté est parti de l'ouest

Publié : 11 février 2022 à 8h24 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Le Convoi de la Liberté est parti hier de l'Ouest en direction de Paris, puis Bruxelles, pour dénoncer le pass vaccinal et plus largement les restrictions sanitaires.

Les rassemblements ont été interdits à Paris et à Bruxelles, mais plusieurs centaines de véhicules ont tout de même pris la route, dans l'Ouest, pour former le "Convoi de la liberté". Un mouvement qui s'inspire de l'action des routiers canadiens, et qui veut protester notamment contre les restrictions sanitaires. Parmi les manifestants, on croise des gilets jaunes, des anti-pass, des antivax, etc. Certains sont tout cela à la fois, mais d'autres en sont à leur première manifestation, et disent simplement défendre la liberté, face à des mesures sanitaires qu'ils jugent excessives voire suspectes.


Les gens sont libres de faire ce qu'ils veulent


Partis de Brest, Quimper, Lorient, Saint-Brieuc, Vannes ou Ploërmel, des voitures particulières, des motos, des camping-cars ont rejoint Châteaubourg, près de Rennes, hier (jeudi) soir.Les convois sont organisés, coordonnés : Angélique, par exemple, une aide-soignante finistérienne, est à bord d'une fourgonnette bien remplie et porte un tee-shirt où l'on peut lire "Médic" au-dessus d'une croix rouge :


"Si jamais quelqu'un fait un malaise en voiture, ou un accident, quoi que ce soit, on est directement en lien avec moi... Il y a des mécanos qui sont là aussi pour les voitures, si jamais il y a des pannes. Il y a de la nourriture : du café, des boîtes de conserve, des pâtes. Si je peux contribuer un petit peu, c'est super... C'est surtout pour mes enfants : je vois mon gamin, il a 6 ans, il a fait quand même 11 tests depuis septembre. Il y a des choses à revoir... Le vaccin : ils trouvent un vaccin en deux mois... C'est juste impossible, il y a un truc qui ne va pas. Je suis vaccinée, trois doses. Je travaille en milieu hospitalier, je n'ai pas le choix. Je ne suis pas antivax, mais je pars du principe que les gens sont libres de faire ce qu'ils veulent. Et après il y a le pouvoir d'achat, il y a plein de choses."

Titre :Angélique, aide-soignante finistérienne

Crédit :Yann Launay

Des raisons multiples


Aux fenêtres des voitures : des drapeaux bleu-blanc-rouge, des gwenn ha du, mais aussi des slogans hostiles au vaccin, au pass ou au gouvernement. Les raisons de leur colère sont multiples, comme l’expliquent Isabelle et Colette, deux participantes morbihannaises : "On ne veut pas de cette société liberticide. C'est important de revenir à la vie d'avant, pour nous et surtout pour nos enfants... Et c'est au-delà de cette histoire de pass, c'est tout le reste : tout est cher... Je suis effarée du prix que coûte la viande, je n'achète plus de poisson, je suis obligée de faire gaffe à tout... Et quand on nous envoie un chèque de 100 euros inflation, moi j'ai l'impression qu'on m'a donnée l'aumône. On est tous différents ici, mais on arrive à être ensemble. On reprend notre pouvoir, c'est le peuple qui choisit, là."

Crédit : Yann Launay

Crédit : Yann Launay

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Titre : Isabelle et Colette

Crédit :Yann Launay

Un convoi pour montrer un mécontentement


Mais qu'attendent, au juste, les participants ? A quoi doit servir ce mouvement ? La réponse d'Arnaud, un Morbihannais qui a mis le cap sur Paris : "on est là, on partage, on a un but commun : aller montrer notre mécontentement sur la capitale. On est parti sur du sanitaire au départ, et puis là petit à petit ça part sur autre chose. Quand on voit le prix du gasoil en ce moment... C'est pour montrer un mécontentement : on n'est pas écouté, le peuple n'est pas écouté, on n'est pas représenté, il n'y a qu'à voir comment sont passées les règles sanitaires, c'est complètement hallucinant."

Titre :Arnaud

Crédit :Yann Launay

Des contraventions sont tombées


Les convois jusque là n'ont pas été bloqués par les forces de l'ordre. Mais quelques contredanses ont tout de même été distribuées, comme l'explique Steve, un Finistérien qui participe à la coordination du mouvement :


"On a rejoint le convoi, mais malheureusement les forces de l'ordre s'amusent à verbaliser pour tout et n'importe quoi.  Là il y a eu "usage abusif du signal sonore", "clignotants qui n'ont pas été mis"... Ils essayent tout ce qu'ils peuvent. C'est dommage, mais on s'adapte, on prend des amendes, ce n'est pas grave, on repart, on garde la bonne humeur et on y croit jusqu'au bout... Nous on ne rentre pas dans Paris, on restera à l'écart de Paris, on n'est pas là pour faire le bordel, ni pour bloquer Paris, notre but, c'est Bruxelles, comme on n'arrive pas à se faire entendre au niveau France, on va essayer au niveau Europe. Nous on est là pour leur signaler que plus rien ne va, et c'est leur travail à eux de trouver une solution pour régler le problème..."

Titre :Steve

Crédit :Yann Launay

Après une nuit passée à Rennes, le convoi repart ce matin, en direction de Laval puis du Mans, où il fera jonction avec le convoi venu de Nantes : convoi qui part ce matin de La Beaujoire et passera par Angers. La jonction est prévue à 12h30 au Mans, avant de mettre le cap sur Chartres puis Paris.