Le CHU de Rennes ne voit pas encore la décrue

Publié : 25 janvier 2022 à 8h25 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Les signes d'une accalmie ne sont pas encore visibles, au CHU de Rennes et globalement en Bretagne. L'une des régions les plus épargnées par le coronavirus.

Le calendrier d'allègement des restrictions est déjà connu, mais dans les hôpitaux de l'Ouest, l'heure n'est pas encore à la décrue, et la pression reste très forte sur le personnel soignant. Au CHU de Rennes, le pic d'hospitalisations de la première vague vient d'être dépassé, avec 169 patients soignés pour covid, dont 26 en réanimation ce lundi (24 janvier). Les signes d'une accalmie ne sont pas encore vraiment visibles, comme le souligne le professeur Pierre Tattevin, chef du service d'infectiologie au CHU de Rennes, au micro de Yann Launay :


"Une des explications, c'est qu'on a été touché plus tard que les autres, et que finalement on a ce décalage dans le début du pic, et dans la fin du pic aussi. On peut espérer, si on voit ce qui s'est passé ailleurs, que début février cela commence à baisser nettement, et que dans la foulée on devrait pouvoir souffler un petit peu à l'hôpital, et reprendre les interventions qui avaient dû être déprogrammées. C'est difficile de dire "la semaine prochaine ça ira mieux", ou bien "il faut attendre 3 semaines"... On est certain que ça va baisser, mais on ne sait pas quand."

Titre :Professeur Pierre Tattevin

Crédit :Yann Launay

Pas plus de forme grave chez les enfants


A Rennes comme ailleurs, le nombre d'enfants hospitalisés avec le covid a augmenté, avec cette 5ème vague, mais pas de quoi s'alarmer, pour le professeur Tattevin : "il y a un peu plus de cas d'enfants avec Omicron, parce qu'il est plus contagieux, probablement, mais la proportion des enfants reste très très faible, et beaucoup des patients qui ont été hospitalisés avec un covid étaient hospitalisés pour autres chose. Et ça reste vraiment très rare, les formes graves chez les enfants : c'est normalement une maladie bénigne qui est casse-pied pendant quelques jours et qui passe..."

Crédit : Yann Launay

Crédit : Yann Launay

Titre :Professeur Pierre Tattevin

Crédit :Yann Launay

Omicron signe-t-il la fin de la pandémie ?


Avec Omicron, et le nombre record de contaminations qu'il entraîne, aperçoit-on la fin de la pandémie ? "Ce qui est possible, c'est ce qui s'est passé avec les autres coronavirus, c'est que l'on se retrouve avec un virus qui ne rend pas les gens très malades, et qui circule un peu en bruit de fond, comme pour le rhume : c'est un coronavirus, le virus responsable du rhume. C'est l'interrogation : est-ce que ce varian Omicron va permettre d'arriver à cette situation d'un virus pas grave, très contagieux et qui fait que la population est bien protégée à long terme. Ou est-ce qu'il faudra encore attendre 1 ou 2 variants derrière avant d'arriver à cette situation."

Titre :Professeur Pierre Tattevin

Crédit :Yann Launay

Le futur "Centre chirurgical interventionnel"


Malgré la pandémie et les difficultés de gestion du quotidien, la reconstruction du CHU n'a pas pris de retard : les grues sont en action, au cœur du site de Pontchaillou, pour ériger le futur "Centre chirurgical interventionnel". Il n'était pas question de mettre le projet en attente, au contraire, pour la directrice générale du CHU, Véronique Anatole Touzet, la crise covid a montré toute l'utilité de cette réorganisation et de ce futur bâtiment :


"Le Centre chirurgical interventionnel", qui réunit tous les bloc opératoires, et tous les soins critiques sur un même bâtiment nous aurait permis de gérer plus facilement la crise covid, puisque le covid implique de pouvoir transformer des salles de blocs opératoires en lits de réanimation, d'avoir les soins critiques à proximité, qui peuvent monter en charge en fonction des besoins : cela aurait été un atout très important, donc ce futur bâtiment permettra demain de mieux faire face aux épidémies s'il y en a d'autres, comme évidemment à tous les besoins de prise en charge et de modernisation en chirurgie."

Titre :Véronique Anatole Touzet

Crédit :Yann Launay

Ce centre chirurgical devrait être opérationnel en 2024. Suivront le pôle Femme-mère-enfant et l'Institut régional de cancérologie, qui devraient ouvrir en 2026.