L'évacuation du campement rennais : les migrants étaient partis
Publié : 25 octobre 2021 à 23h02 - Modifié : 27 octobre 2021 à 12h40 par Dolorès CHARLES
Metropole de Rennes
Crédit : Facade Hotel de Ville de Rennes
Dans l'affaire du campement des Gayeulles de Rennes, la Préfecture d'Ille-et-Vilaine a envoyé son communiqué dans lequel elle explique que "l’État a pleinement exercé ses compétences".
Demandée par la Préfecture et autorisée vendredi dernier par le tribunal administratif, l’évacuation du camp des Gayeulles n’a pas eu lieu à Rennes. Les migrants sont partis en amont. Plusieurs d’entre eux sont hébergés à Thorigné-Fouillard, chez les Eclaireurs de France. La Préfecture a réquisitionné le complexe sportif Robert-Launay pour les accueillir mais il ne sera pas prêt avant le milieu de semaine.
Campement des Gayeulles de Rennes
Dans son ordonnance du 22 octobre 2021, le tribunal administratif de Rennes a enjoint à l’ensemble des occupants sans droit, ni titre qui seraient encore établis aux Gayeulles de quitter sous 48h les lieux avec tous les tentes, matériels, marchandises leur appartenant ou dont ils auraient la détention. A défaut, l’État était autorisé à recourir à la force publique pour faire exécuter cette décision. Ainsi, le préfet d’Ille-et-Vilaine a-t-il mobilisé hier matin les services de l’État pour procéder à l’évacuation des personnes qui auraient pu rester aux Gayeulles à l’issue de ce délai. Il a été constaté qu’aucun occupant n’y était établi. Seuls demeuraient des objets et matériels dont la détention n’a pu être établie. Les termes de l’ordonnance ont donc été respectés et mis en œuvre.
"L’Etat doit assumer ses responsabilités"
Une trentaine de maires de la métropole de Rennes signent une tribune car pour eux "aucune solution pérenne n’a été trouvée" pour la centaine de migrants qui vivaient dans ce campement. En tête de file, la maire PS de Rennes, Nathalie Appéré, qui réclame à l’Etat d’héberger et de régulariser des personnes exilées.
Retour sur les faits
Un campement s’était constitué en juillet dernier, un campement comprenant jusqu’à une centaine de tentes dans le parc municipal des Gayeulles, à Rennes, avec une part significative de familles de déboutés du droit d’asile. Les passages réguliers des forces de l’ordre ont permis de prévenir tout trouble à l’ordre public, et de détecter la présence de demandeurs d’asile. Ils ont alors été systématiquement placés en hébergement dédié. En août, lorsqu’une suspicion de gale a été signalée, l’État a rapidement diligenté une expertise qui a conclu que le risque n’était pas avéré. Par le biais de l’aide alimentaire qu’il finance, il a permis de nombreuses distributions alimentaires.
57 personnes mises à l'abriAu fil des semaines, 57 personnes ont été mises à l’abri dans des hôtels par le 115/SIAO, financé par l’État, car elles présentaient des critères de grande vulnérabilité. La Ville de Rennes ayant indiqué à la préfecture le 12 octobre dernier qu’elle ne procéderait à aucune évacuation du campement, l’État s’est substitué à la mairie et a introduit un référé mesures-utiles le 18 octobre afin que soit ordonnée l'évacuation de tous les occupants sans droit ni titre du parc des Gayeulles, au besoin avec le concours de la force publique.
De rudes conditions de vieL’État s’est fondé sur un rapport de l’agence régionale de santé Bretagne décrivant les conditions de vie particulièrement rudimentaires sur le campement : absence d’électricité, de chauffage, d’accès à l’eau potable, éloignement des douches, notamment. Dans son ordonnance du 22 octobre, le tribunal administratif de Rennes a enjoint à l’ensemble des occupants sans droit, ni titre qui seraient encore établis aux Gayeulles de quitter sous 48h les lieux, avec tous les tentes, matériels, marchandises leur appartenant ou dont ils auraient la détention.