La ville de Nantes, capitale de l'escalade

Publié : 20 septembre 2021 à 12h07 - Modifié : 20 septembre 2021 à 12h07 par Dolorès CHARLES

Crédit : Jules Housseau

A Nantes, ça grimpe ! Avec l'inauguration samedi du site d’escalade de la carrière Misery (déjà ouvert cet été), la ville offre une soixantaine de voies accessibles en site naturel.

Ce week-end, une trentaine de lignes d'escalade a été ouverte à Nantes, doublant ainsi l'offre en matière de grimpe naturelle dans une ville devenue ainsi capitale de l'escalade ! Car ici, loin des grands récifs montagneux, les amateurs peuvent se lancer à l'assaut d'une soixantaine de voies aménagées sur les parois de l'ancienne carrière Misery, soit à deux pas de l'hyper-centre. Une configuration unique en France, peut-être même en Europe dans de telles proportions... et réussie grâce au concours de la Fédération Française deMontagne et d'Escalade (FFME), sollicitée pour tracer les lignes en question.


Comment se tracent les lignes ?


Hervé Silhol, cadre technique à la FFME : "ce que l'on souhaitait avant tout c'était de pouvoir accueillir un maximum de personnes dans des conditions de sécurité les plus adaptées. Les lignes vont être relativement rapprochées, et ensuite il y a une logique d'itinéraire qui se fait souvent en suivant une ligne de faiblesse : soit une arête, soit une fissure, un angle... On les essaie et après on voit si c'est cohérent, et puis il y a aussi une géologie. Mère Nature nous impose un peu le terrain ! On ne touche pas aux préhensions, là où on pose les doigts, les mains ou les pieds. Tout cela c'est naturel, et nous on recherche une ligne qui va rejoindre toutes ces préhensions, qui va partir du sol pour rejoindre le haut de la paroi."

Titre :Hervé Silhol, cadre technique à la FFME

Crédit :Jules Housseau

Quid en matière de sécurité ?


Aucune inquiétude pour Franckie Trichet, le vice-président de Nantes métropole en charge de la pratique sportive, fait confiance au bon sens des utilisateurs, il ne cherche pas à réguler cette pratique "libre" :


"Il y a la fédération d'escalade qui sera présente pour accompagner les différents pratiquants débutants, mais après cela reste un site de pratique libre donc chacun y va avec sa propre corde et peut monter comme il le souhaite. Comme tout site d'escalade en pleine nature, en pleine montagne n'importe qui peut y aller et faire ce qu'il veut. C'est ça la pratique sportive libre, on ne cherche pas à réguler et contrôler... De toute façon, sans corde vous ne pourrez pas y aller ! On n'est jamais à l'abri d'un accident, dont acte, mais au même titre que quelqu'un peut, à un moment donné, dans un City Park faire n'importe quoi, comme monter sur le but... Moi je suis assez confiant, j'en appelle forcément à la conscience de chacun. Aujourd'hui cela fait pas mal de temps que des voies sont ouvertes et il ne s'est jamais rien passé !"

Crédit : Jules Housseau

Titre :Franckie Trichet, Nantes Métropole

Crédit :Jules Housseau

La peur du vide 


Peut-on faire de l'escalade si on a peur du vide ? Philippe Bravard, cadre technique à la FFME : "tout à fait le vertige est un problème physiologique. Donc les gens disent qu'ils ont le vertige mais c'est une phobie plus qu'autre chose. Et ça, justement on le travaille sur les clubs. On apprend aux gens à apprivoiser le vertige, la hauteur. C'est juste être à l'aise dans le domaine vertical. Beaucoup viennent à l'escalade pour ça aussi, et ça se passe très bien ! Il y a très peu de gens qui ressortent avec soi-disant le vertige."

Titre :Philippe Bravard, cadre technique à la FFME

Crédit :Yann Launay

L'escalade est une discipline de plus en plus prisée. La Loire-Atlantique compte 2 000 licenciés, un chiffre qui augmente depuis une dizaine d'années et ce dès le plus jeune âge, car avec de plus en plus d'établissements équipés en murs, c'est même devenu le troisième sport scolaire ! Le coût de toutes ces lignes d'escalade n'est pas excessif : la ville de Nantes et la métropole ont investi environ 50 000€ pour les 60 voies ouvertes.