La vaccination des collégiens, sur le temps des cours

Publié : 13 septembre 2021 à 8h11 - Modifié : 13 septembre 2021 à 13h42 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

La vaccination des 12-17 ans sur le temps scolaire a démarré, dans l'Ouest comme partout en France. Yann Launay s'est rendu à Rennes au collège Clotilde Vautier.

Les parents des collégiens avaient reçu cette proposition dès la rentrée, et les jeunes volontaires loupent un ou deux cours pour se rendre dans la centre de vaccination le plus proche. Exemple à Rennes, dans le quartier de Maurepas, où une quarantaine d'élèves du collège Clotilde Vautier ont pris à pied la direction d'un gymnase tout proche, transformé en centre de vacccination. Pourquoi ces élèves et leurs familles avaient-ils attendu la rentrée et la vaccination sur le temps scolaire ?


Quelques réponses :


"J'ai eu le covid avant... Du coup je ne pouvais pasme faire vacciner... On nous avait demandé d'attendre 6 mois (...) Mes parents ne voulaient pas, j'ai forcé pour faire le vaccin, ils ont accepté... ça nous évite d'être malade, il y a moins de personnes en réanimation, moins de personnes dans les hôpitaux (...) Ma famille est un peu contre. Mon père est un peu colère parce qu'il dit qu'on nous oblige à nous faire vacciner... Je fais du tennis et du foot en club, quand on a su qu'il fallait que je me fasse vacciner pour ça, dès que l'école nous a proposé, on a dit oui..."

Titre :Les élèves du collège Clotilde Vautier

Crédit :Yann Launay

12 ans révolus


Cette opération est appelée à rester très ponctuelle : le collège avait tout fait pour être sûr qu'aucune famille ne passe à côté de cette proposition, comme l'explique Eric Boisbluche, principal du collège Clotilde Vautier :


"On a rappelé toutes les familles qui n'avaient pas répondu. Pour le traitement des questionnaires médicaux, chaque réponse a été analysée par l'infirmière scolaire, qui a rappelé les familles quand il y avait des difficultés ou qu'il manquait des informations. Résultat : aujourd'hui nous avons accompagné 43 élèves sur un potentiel d'à peu près 320 élèves qui avaient 12 ans révolus..."


(*) Quatre jeunes en classe de cinquième au collège privé de l'Assomption à Rennes, ont reçu une premièr dose alors qu'ils n'avaient pas 12 ans révolus. Leurs parents avaient signé le formulaire de consentement "indispensable pour qu'un mineur puisse être vacciné". Une erreur déplore l'ARS, la vérification de l'éligibilité sur les mois de naissance n'a pas été effectuée dans sa totalité. Les enfants seront sous surveillance.

Crédit : Yann Launay

Titre :Eric Boisbluche

Crédit :Yann Launay

Un vaccin et des biscuits


Les élèves sont pris en charge comme dans les autres centres de vaccination : après l'entretien avec un médecin, ils reçoivent l'injection dans un box puis restent quinze minutes en observation. Des biscuits leur sont distribués, et l'ambiance reste assez sereine, comme l'explique Virginie Marion, infirmière responsable du centre de vaccination :"Ils sont avec les copains, ça se passe très bien... Est-ce qu'ils ont eu les informations en amont ? je pense, parce qu'ils ne posent pas beaucoup de questions. C'est "quand est-ce que je vais avoir mon pass pour retourner jouer au foot"... Le vaccin, ils n'en sont pas inquiets, ils ne posent pas de question par rapport au produit, mais ce sont les effets immédiats après vaccination : "est-ce que je vais pouvoir utiliser mon bras, est-ce que je vais pouvoir écrire ? C'est plus dans ce style-là..."

Titre :Virginie Marion, infirmière

Crédit :Yann Launay

La phobie des piqûres


Des élèves sont un peu plus stressés, et dans certains cas (c'est vrai très rares), la peur de la piqûre est la plus forte, comme a pu le vivre Sandrine, infirmière libérale, avec un collégien :


"A un moment donné, il faut se résoudre et ne pas aller contre sa volonté, je crois de toute façon qu'il avait déjà décidé avant de franchir la porte qu'il ne se ferait pas vacciner... Il avait mis double couche de manches longues pour ne pas qu'on le pique... Une phobie des piqûres... Alors est-ce que c'est sur un souvenir ancien, une mauvaise expérience ? Peut-être qu'il changera d'avis, il faudrait que sa maman soit auprès de lui peut-être, mais en tout cas pas dans ce contexte-là..."Dans l'académie de Rennes, l'ARS indique que 82% des 12-17 ans sont déjà vaccinés, 75% en Ille-et-Vilaine.

Titre :Virginie Marion, infirmière et un élève

Crédit :Yann Launay