Ille-et-Vilaine. La sécheresse commence à impacter durement certaines activités

Au parlement, certaines décisions de restriction, peut-être mal comprises, indignent les députés de la France Insoumise, notamment concernant l’irrigation des golfs. Pourtant depuis le printemps, eux aussi doivent s’adapter aux mesures prises par les préfectures. En Ille-et-Vilaine, l’arrosage était d’abord autorisé de 8Hà 20H, puis interdit sauf pour les greens et les gazons les plus récents. Or, depuis le mardi 2 août même les greens des secteurs en crise ne peuvent plus être arrosés. Conséquence au golf de Cicé-Blossac près de Rennes, le terrain de jeu a changé de couleur. Stéphane Chamard y est, ce qu’on appelle un Green keeper, c’est lui qui entretient le gazon au quotidien. Il voit son outil de travail se dégrader chaque jour, malgré ses efforts.

"Nos roughs, nos départs sont cramés, nos fairways sont jaunes, il n’y a plus que la petite tâche verte qui est le green aujourd’hui. Déjà j’ai des zones sèches sur les greens et même en arrosant c’était compliqué, donc là sans irrigation, on ne pourra plus rien faire. C’est un crève-cœur. Pourtant, nous on arrose juste 1 hectare de green. Ce qui représente entre 50 et 100 m3 d’eau par nuit, quand il y a besoin. En plus je n’arrose pas n’importe comment, c’est un ordinateur central qui gère tout. J’amène vraiment ce qu’a besoin la plante."

Des conséquences désastreuses

En Ille-et-Vilaine, le nouvel arrêté pris le 2 août dernier interdit désormais aux golfs de secteurs en crise d’arroser les greens, seuls espaces qu’il était encore possible d’irriguer. Au golf de Cicé-Blossac à Bruz, c’est la douche froide. Le green possède une herbe très particulière qui demande beaucoup d’entretien, c’est ce qui permet de faire glisser la balle et donc de pratiquer le golf. Ne pas l’arroser est synonyme d’arrêt de l’activité et les conséquences ne sont pas négligeables.

Stéphane Chamard est l’intendant du parcours de golf, lui a pris connaissance de cette interdiction ce jeudi matin par la Police Municipale. "Si on ne l’arrose plus, explique t-il, il va mourir en 1 semaine. "Et pour refaire les greens, c’est 500.000 euros minimum. Il faudra les déplaquer, enlever et re-semer le gazon mais ça prendra 6 mois avant de pouvoir retrouver une activité. Oui je me pose des questions parce que je me demande si notre établissement aura les reins assez solides..."

Le flou du côté des professionnels

Dans ces secteurs en crise, il n’est plus possible non plus de laver son véhicule, même chez un professionnel. Ces sanctions sont prévues par les arrêtés préfectoraux, mais ces derniers changent tellement régulièrement qu’il est difficile d’être bien informé. A l’est du département, Gabriel Sandrin est responsable de Vitré Lavage Express. Son secteur n’est pas encore classé en crise par la préfecture mais les clients s’interrogent. Lui a préféré fermer sa base de lavage par précaution, malgré la perte. "C’est le flou de la chose, regrette t-il, ce qui fait que c’est encore plus compliqué parce qu’on ne sait pas si on peut ouvrir, si on doit fermer, quoi afficher. Les clients comprennent mais il y en a énormément qui nous posent la question, le téléphone n’arrête pas de sonner. C’est une perte sèche, nous on a de la chance d’avoir un autre commerce qui nous permet de continuer mais pour ceux qui n’ont que le centre de lavage c’est contraignant."

Pour l’instant, seuls les secteurs en crise sont concernés par ces nouvelles restrictions. Le reste du département de l’Ille-et-Vilaine est en alerte renforcée. Pour connaître la situation dans votre secteur, les préfectures invitent à consulter le site internet Propluvia.