Nantes / Angers. La santé mentale au cœur des préoccupations
Publié : 26 avril 2023 à 9h10 - Modifié : 26 avril 2023 à 11h48 par Elouen ROUCHY
Crédit : Elouen Rouchy
Pour la première fois dans les Pays de la Loire, les centres hospitaliers de Nantes, Angers et Le Mans ont mis en place des dispositifs DIPPE, pour Détection et Intervention Précoce dans les troubles Psychotiques Emergents. Ils ont notamment comme objectif la détection précoce des troubles psychiques chez des personnes de 15 à 30 ans.
C’est une première dans les Pays de la Loire. Un projet DIPPE, pour Détection et Intervention Précoce dans les troubles Psychotiques Emergents, accueille ses premiers patients âgés de 15 à 30 ans ce mercredi 26 avril dans sa structure Nantaise. Il s’agit d’une demande du ministère de la santé dans un contexte de maillon manquant dans la chaîne de soins, notamment dans la détection précoce des cas de schizophrénie et de bipolarité. Les services ont besoin qu’il y ait plus d’information sur cette problématique afin de mieux repérer les signes précurseurs, et de ce fait limiter l’émergence de ces troubles.
C’est extrêmement important de rendre visible ce type de dispositif
La santé mentale est un sujet qui est apparu en force après les périodes de confinement, comme le confirme Julien Baslé coordinateur de l’équipe DIPPE à Nantes et interrogé par Elouen Rouchy : "On n’en parle pas suffisamment, d’autant plus dans le cadre de la psychose car il y a des études qui démontrent que plus on intervient précocement auprès de jeunes, qui ont commencé à avoir des signes insidieux auprès de la maladie, plus on va traiter cela rapidement, plus on va limiter le retentissement fonctionnel de la maladie. C’est extrêmement important de rendre visible ce type de dispositif, d’en parler autour de soi pour que ces jeunes-là et leur entourage ne restent pas seuls, pour qu'ils puissent être orientés vers des dispositifs adaptés et qu'ils puissent être pris en charge le plus rapidement possible."
Titre :Julien Baslé, coordinateur de l’équipe DIPPE à Nantes
Crédit :Elouen Rouchy
Un diagnostic de schizophrénie
Cette prise en charge rapide permet avant tout de limiter le développement et l’impact de ces troubles, selon Julien Baslé : "ce n’est pas parce qu’on a traversé un premier épisode psychotique que forcément on va en répéter un autre. Des études témoignent du fait que 30% des personnes qui traversent un premier épisode psychotique ne vont pas en répéter un deuxième. En revanche il y a des situations dans lesquelles les troubles vont être amenés à évoluer et un diagnostic de schizophrénie va pouvoir être posé. L’idée de ce dispositif est vraiment de limiter le retentissement fonctionnel de la maladie, et pour certaines personnes, faire en sorte qu’elles ne développent pas ce premier épisode de transition psychotique."
Titre :Julien Baslé, coordinateur de l’équipe DIPPE à Nantes :
Crédit :Elouen Rouchy
"Un accompagnement de 3 ans"
La toute jeune structure va pouvoir accueillir quelques dizaines de patients pour sa première année mais elle s’attend à une montée en puissance dès les années suivantes. Il y a une réelle attente de la part des professionnels de santé, mais surtout des particuliers. "On va accueillir 25 patients par centre sur les 3 premières années du dispositif, soit 25 patients en année une, 50 en année deux et 75 en année trois. On va monter en charge jusqu’en année 3 que ce soit à Nantes, Angers ou Le Mans. Nous sommes bien sur un accompagnement d’une durée de 3 ans, il faut que ce soit clair dès le départ. L’objectif c’est de tout mettre en place pour qu’au bout de ces trois années la personne accompagnée puisse avoir tous ses appuis autour d’elle et qu’on puisse se retirer en ayant sécurisé sa situation et qu’elle se sente elle-même en sécurité. »
Titre :Julien Baslé, coordinateur de l’équipe DIPPE à Nantes :
Crédit :Elouen Rouchy