La rentrée scolaire s'annonce... compliquée avec Omicron

Publié : 2 janvier 2022 à 12h47 - Modifié : 2 janvier 2022 à 20h56 par Dolorès CHARLES

Illustration cour d'école (44)

Crédit : Dolorès Charles

C’est aujourd’hui (3 janvier), le retour à l’école pour des millions d’enfants, que ce soit au primaire, au collège et au lycée, dans un contexte sanitaire très compliqué en France, et cette rentrée s’annonce tout aussi difficile.

Les enseignants ont reçu le protocole sanitaire à appliquer tardivement, et il faudra le mettre en place dès ce lundi matin, et ce sans moyens supplémentaires que ce soit en termes humains ou matériel. Le niveau 3 du protocole reste activé en primaire, et il reste au niveau 2 pour les collèges et lycées. Les professeurs doivent privilégier les activités physiques et sportives en extérieur. Ils ont interdiction de répartir les élèves dans les autres classes, même quand un collègue est absent (pas de brassage), et les voyages scolaires à l'étranger ou en France ainsi que les sorties en intérieur doivent être reportés. 


Principale nouveauté : la multiplication des tests pour les élèves cas contact. "Si un enfant est déclaré positif au Covid-19, les autres élèves devront faire un test antigénique ou PCR, avant un retour sur présentation d’un résultat négatif. Quand la famille fera le premier test, elle recevra deux autotests gratuits, pour que les élèves se testent à J + 2 et J + 4", selon le ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer, dans Le Parisien. Le SNES-FSU a déposé un préavis de grève cette semaine, non pas pour réclamer la fermeture des écoles mais pour demander plus de moyens.


Un manque de moyens


Pour Bernard Valin, co-secrétaire du syndicat FSU 44, joint par Dolorès Charles, le personnel enseignant a des revendications légitimes. Il faudrait "plus de moyens de remplacement pour éviter les cassures d'enseignement, des masques FFP2 car on nous explique que nos masques en papier ne sont plus assez protecteurs... Les capteurs CO2 et les aérateurs ne sont pas mis en place, alors que l'on sait que ce sont des choses importantes, et puis des campagnes de tests ne sont pas mises en place non plus. Tout ça fait que l'on est dans une rentrée très compliquée. On est dans l'incertitude, et puis c'est encore sur les enseignants, mais pas que, les personnels territoriaux aussi qui travaillent en écoles maternelles, les Atsem, etc. Tout le monde est dans l'incertitude et il y a une certaine angoisse parce qu'on se rend bien compte que ce nouveau variant, qui galope en France, touche énormément les enfants et les enfants sont dans nos classes."

Titre :Bernard Valin, de la FSU 44

Crédit :Dolorès Charles

Des classes aérées pour chasser le COVID


Manque voire absence de masques FFP2 ou de capteurs de CO2, etc. 20% environ des écoles primaires en sont équipées seulement en France ! Dans Le Parisien, Jean-Michel Blanquer lance un appel aux maires pour doter leurs écoles en capteurs de CO2, et incite les parents à vacciner leurs enfants de 5-11 ans. Bernard Valin professeur en SEGPA dans un collège de St-Sébastien s/ Loire :


"Le Gouvernement n'a pas mis en place une réelle campagne d'installation, donc cela a été laisse aux collectivités territoriales. Pas très loin de chez nous en Mayenne, tous les collèges sont équipés (*), ce n'est pas le cas en Loire-Atlantique, et je rappelle que nous sommes un service public d'Education nationale, on est censé être logé quelque soit la commune, toutes et tous, aux mêmes enseignes, et on se rend comte là aussi que l'Etat ne fait pas le travail. Le quoi qu'il en coûte, qui permet d'aider les entreprises est une très bonne chose pour les salariés qui ne sont pas licenciés, et le quoiqu'il en coûte aurait aussi dû permettre que dans les écoles, collèges et lycées, on soit réellement équipé en matériel qui nous permette de travailler sereinement."

Crédit : Bernard Valin

Titre :Bernard Valin, de la FSU 44

Crédit :Dolorès Charles

En Pays de la Loire, seul le Département de la Mayenne a pris la décision d’installer des capteurs de CO2 dans tous les collèges. Le ministère doit accélérer l’installation de capteurs de CO2 en classe en faisant appel aux préfets mais encore aujourd’hui les démarches sont faites par les collectivités locales.


La classe ne se fait pas en distanciel


Face à Omicron, la rentrée n’a pas été reportée comme le demandaient des soignants, mais cela n’aurait pas changé grand-chose. La priorité pour la FSU 44 est l’embauche de personnels pour assurer le suivi pédagogique des élèves, privés de présentiel. Pour le co-secrétaire du syndicat en Loire-Atlantique, Bernard Valin, l’Académie aurait pu recruter une centaine de jeunes (une cinquantaine en Loire-Atlantique) qui étaient près d’avoir le concours, ceux-là même placés sur la liste complémentaire : " (...) si on avait eu ces personnels-là, cela aurait permis plusieurs choses : un cela remplace l'enseignant absent, et deux on a aussi des dispositifs où des collègues vont au domicile des élèves malades. Dans ce cas, on aurait pu remettre des postes lorsque l'enseignant est absent un autre le remplace au domicile des élèves malades. On aurait très bien pu remettre des postes dans ces dispositifs, et des collègues seraient allés voir ces élèves qui étaient cas contact ou en isolement, une demi-journée le lundi et une autre demi-journée le jeudi. On aurait tourné, il y a des solutions mais elles manquent énormément de moyens heures supplémentaires, et une vraie volonté politique, et là, la volonté politique on ne l'a pas !"


 

Titre :Bernard Valin, de la FSU 44

Crédit :Dolorès Charles

Le Ministère compte recruter des contractuels et des vacataires, "ce qui permettra selon le ministre, dans le premier degré, de passer d’une capacité de remplacement de 9 % à 12-15 % selon les académies."


A l’université, les cours comme les examens sont maintenus en présentiel. Aucune jauge n’est prévue dans les amphithéâtres. Le maintien des épreuves pour la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, répond à la demande majoritaire des étudiants, majoritairement vaccinés.