La rentrée aussi du réseau Diwan, en Bretagne historique

La rentrée est plus sereine pour le réseau Diwan, avec d'abord une érosion des effectifs qui semble enrayée : sur les 5 départements de la Bretagne historique, avec la Loire-Atlantique, du primaire au lycée, les établissements Diwan accueillent cette année 4.052 élèves, contre 4.030 en 2021. La différence n'est pas énorme, mais c'est la tendance que retient Gregor Mazo, directeur du réseau Diwan, au micro de Yann Launay. "Depuis 2018 on a fait trois rentrées scolaires d'affilée avec des baisses d'effectifs par rapport à la rentrée précédente. Retrouver une progression, si infime soit-elle, est plutôt de bon augure. On a eu deux années compliquées, en termes de relations avec l'Education nationale et avec l'Etat, puisqu'il y a eu tout un pataquès autour de la loi Molac sur les langues régionales, qui avait remis en cause l'immersion, et depuis la circulaire du mois de décembre, on est un peu plus consolidé dans nos pratiques, même si tout n'est pas réglé."

Effectifs : des disparités dans la région

Si le nombre d'élève repart à la hausse dans le réseau Diwan, il y tout de même des disparités géographiques et des disparités d'un niveau à l'autre : "on est sur une légère baisse sur le primaire en Loire-Atlantique, qui était plutôt une zone porteuse jusqu'ici puisqu'en bonne santé démographique, beaucoup d'enfants. Sur l'Ouest breton, la basse Bretagne, des territoires qui voient eux pour le coup un peu moins de naissances d'enfants depuis quelques années, eh bien la croissance repart à la hausse, donc c'est plutôt bon...

Dans le secondaire, au niveau des collèges et des lycées, petite baisse des effectifs, ce qui n'était pas le cas même dans les années un peu dures, donc là aussi il va falloir qu'on valorise nos établissements, nos collèges principalement."

La question constitutionnelle n'est pas réglée

Le débat sur la méthode par immersion est apaisé (cette méthode consiste en une utilisation de la langue bretonne pour enseigner l'ensemble des matières, et même hors de la classe), mais la question n'est pas définitivement réglée, malgré la circulaire de décembre dernier :

"Une circulaire qui elle remettait un peu l'église au milieu du village, et qui acte que l'immersion n'est plus une façon de faire expérimentale, comme c'était le cas pour nous depuis 1977... Ce n'est plus une méthode expérimentale mais c'est bien une des façons de transmettre la langue régionale à l'école. Réglementairement, tout est cadré, même si au niveau constitutionnel, cette circulaire peut sauter du jour au lendemain. Après, les forces en présence, la majorité présente actuellement fait qu'il y a peu de chances que ça arrive, mais la question constitutionnelle n'est pas réglée."

L'avantage d'apprendre dans une école Diwan 

Quelles sont les motivations des parents qui inscrivent leur jeune enfant dans une école Diwan, pourquoi font-ils ce choix ? Quelques réponses recueillies à l'école Diwan de Kerfeunteun, à Quimper : "Les effectifs, qui étaient assez faibles dans la classe Diwan. Le fait aussi qu'apprendre une langue étrangère dès qu'on est petit, ça permet après d'avoir plus de facilité pour apprendre une autre langue./ On a pas mal d'amis qui ont été scolarisés à Diwan, et ce sont des gens qui ont une ouverture d'esprit, sur les autres cultures, sur l'art. Je crois que c'est l'inquiétude des gens qui ne connaissent pas Diwan que cette école créé un repli sur soi, c'est vraiment tout l'inverse."

Sur l'ensemble de la Bretagne historique, Diwan repose actuellement sur 47 écoles primaires, six collèges et deux lycées.