La fin du masque, deux ans après le début de l'épidémie
Publié : 4 mars 2022 à 8h36 - Modifié : 7 mars 2022 à 8h09 par Dolorès CHARLES
Le Covid-19 à l'école
Crédit : Pixabay
C'est officiel, les français pourront enlever le masque partout en intérieur, à compter du 14 mars. Au travail, dans les commerces, dans les écoles, collèges et lycées, ou en grandes surfaces.... Plus de masque sauf dans les transports en commun. Par ailleurs, le pass sanitaire restera obligatoire dans les établissements de santé (Ehpad). Le point avec l'ARS Bretagne.
La fin du masque en intérieur et la fin du pass vaccinal (mises à part quelques exceptions) est fixée au 14 mars. Une annonce de Jean Castex qui intervient presque deux ans jour pour jour après la détection des premiers cas dans l'Ouest (à Brest et dans le pays d'Auray). Deux ans et cinq vagues épidémiques plus tard, peut-on sereinement tomber le masque en intérieur, sans crainte de voir repartir l'épidémie ?
La réponse de Stéphane Mulliez, directeur de l'Agence Régionale de Santé Bretagne : "on peut être confiant : on a des taux d'incidence qui diminuent largement. On est monté très vite avec Omicron mais ça descend aussi très vite, ça descend aussi par rapport aux prises en charge hospitalières, et c'est très positif. Mais il faut garder les bons réflexes, les gestes barrières, s'isoler si on est contaminé bien entendu... Et puis peut-être faut-il apprendre à vivre avec le virus de la covid 19 ? Mais avec d'autres virus : apprendre à mettre le masque, si on est contaminé par une autre maladie, apprendre à s'isoler, éternuer dans le coude, ou ne pas serrer la main, ne pas faire la bise si on a un rhume, peut-être ces pratiques vont-elles perdurer, en tous cas c'est très souhaitable d'un point de vue santé publique..."
Titre :Stéphane Mulliez, directeur de l'ARS de Santé Bretagne
Crédit :Yann Launay
Quid des covid-long ?
En Bretagne (administrative), ces deux années de pandémie covid auront fait près de 2 400 morts, et plus de 14 000 patients ont été hospitalisés pour covid. Certains mettent des semaines, voire des mois, à s'en remettre, ce sont les fameux "covid long". Mais combien de cas recense-t-on, en 2 ans, dans une région comme la Bretagne ? Anne Briac Bili, de l'Agence Régionale de Santé, a répondu à Yann Launay :"Sur les anciens variants, on estime que 50% des patients détectés positifs à la covid 19 ont des symptômes prolongés au-delà d'un mois, et sur ces 50%, seulement 10% ont des symptômes prolongés au-delà de 6 mois. On ne sait pas encore si Omicron aura cet impact sur le covid long. On a une dizaine d'établissements de santé qui en région prennent en charge ces patients (atteints de Covid-Long), selon différents types de rééducation : rééducation respiratoire, activité physique adaptée, rééducation cognitive. Actuellement au CHU de Rennes, vous avez une cellule dédiée au covid long, qui a eu environ 250 demandes."
Pour vous protéger et protéger les autres, les autorités nous conseillent de porter le masque.
Crédit : Pixabay
Titre :Anne Briac Bili, de l'Agence Régionale de Santé
Crédit :Yann Launay
La crise covid n'est pas terminée, mais pour l'ARS, des leçons ont d'ores et déjà été tirées, des organisations plus efficaces ont vu le jour et resteront, comme le souligne Anne Briac Bili : "on a vu qu'on a réussi à monter des partenariats très rapidement : vous avez vu des centres de dépistage qui se sont montés en partenariat avec le laboratoire, le cabinet infirmier, le médecin. Ce qu'on appelait, nous, vouloir faire des "communautés pluriprofessionnelles de santé"... Elles ont été complètement incarnées en montant des centres de dépistage, des centres de vaccination, donc une façon de dynamiser les coopérations qui nous seront utiles pour la suite, en dehors du covid."
Titre :Anne Briac Bili, de l'Agence Régionale de Santé
Crédit :Yann Launay
Quid des lits de réanimation ?
En deux ans d'épidémie, la gestion gouvernementale a évolué, mais un critère a dominé depuis le départ : la proportion de lits de réanimation occupés par des malades du covid. Des voix se sont élevées pour dénoncer un nombre de lits de réanimation insuffisant, en France, en temps "normal". Cette crise va-t-elle entraîner une augmentation du nombre de lits de réanimation permanents, dans une région comme la Bretagne ? Pour Stéphane Mulliez, "on est aujourd'hui à 192 lits de réanimation ouverts. Avant la crise, nous étions à 164 lits, et on est monté à plus de 300 lits. Ce qu'on apprend de la crise, c'est qu'il faut être très agile : il n'est pas question d'imaginer avoir de manière pérenne 300 lits de réanimation ouverts, cela n'aurait pas de sens, mais il faut pouvoir mobiliser ces capacités de lits de réanimation, qui ne sont pas que des lits à mettre dans une salle, mais avant tout avoir les ressources en médecins, en infirmières anesthésistes... C'est cette capacité à augmenter si nécessaire qu'il faut que l'on conforte, c'est l'enjeu des prochaines semaines."
Titre :Stéphane Mulliez, directeur de l'ARS Bretagne
Crédit :Yann Launay