La centrale à charbon de Cordemais en discussion ce vendredi
Publié : 14 janvier 2022 à 10h04 par Emilie PLANTARD
Crédit : @CC0 / Liberliger
L’avenir de la centrale à charbon de Cordemais (44) sera-t-il scellé ce jour ? Les différents acteurs de sa reconversion doivent se rencontrer aujourd’hui pour discuter du projet Ecocombust, qui prévoit d’utiliser du bois recyclé pour remplacer le charbon.
Alors qu’EDF l’avait enterré en juillet dernier, le gouvernement rouvre le dossier Ecombust ce vendredi. Le délégué interministériel des territoires en transition énergétique organise une réunion en visioconférence avec les différents partenaires, pour discuter de la conversion de la centrale à charbon de Cordemais. Le projet, porté par les salariés de la CGT, prévoit d’associer 2 industriels (Paprec et Européenne de biomasse) à EDF pour fabriquer de l’électricité à partir de pellets de bois recyclé. Cela permettrait de ne pas fermer la centrale et de réduire considérablement les gaz à effets de serre. Cette rencontre est un espoir pour la CGT qui ne désespère pas de voir le projet se concrétiser. Gwenaël Plagne est délégué CGT à la centrale de Cordemais :
"Les planètes semblent proches de l’alignement, mais il manque l’étincelle politique puisqu’on sait que EDF est une entreprise détenue à 84% par l’Etat donc évidemment la volonté politique d’aller reconvertir une centrale à charbon plutôt que de la fermer, et de déployer sur le territoire un projet qui a vocation à créer de l’emploi, créer une nouvelle filière industrielle et qui peut éviter de faire une friche à l’issue de la production d’électricité à base de charbon sur Cordemais."
Titre :Gwenaël Plagne, délégué CGT à la centrale de Cordemais
Crédit :Emilie Plantard
Une décision en suspens
Sur la table depuis 2016, le projet avait finalement été écarté par EDF qui ne le jugeait pas assez rentable. Confirmée par le préfet Loire-Atlantique en octobre dernier, cette décision n’est donc plus d’actualité et les autorités glissent de nouveau le projet sur la table des discussions. La CGT attend beaucoup de cette rencontre, même si les représentants n’imaginent pas être définitivement fixés à l’issue de la réunion.
Gwenaël Plagne, délégué CGT à la centrale de Cordemais :
"Non, il serait peu probable qu’on ait une position claire affichée puisque bien évidemment il faut un rebouclage avec l’ensemble du gouvernement et là on sera plutôt avec le ministère mais ce qu’on espère quand même lors de cette réunion, c’est que chaque acteur déclare son intérêt puisque séparément, ils l’ont fait auprès de nous, mais dans une réunion où chacun peut afficher son intérêt et on espère que c’est bien ça qui va être fait pour que du coup on ne soit plus que sur un bouclage pour validation plutôt que sur, comme on nous le fait depuis le début, repousser toujours la ligne d’arrivée et nous mettre des bâtons dans les roues."
Titre :Gwenaël Plagne, délégué CGT à la centrale de Cordemais
Crédit :Emilie Plantard
Fermera, fermera pas ?
L’avenir de la centrale à charbon de Cordemais se préciserait-il ? La fermeture annoncée par Emmanuel Macron a été retardée à 2024, en diminuant drastiquement sa production (1200 heures en 2020, 4500 heures en 2021) mais ce volume a de nouveau été révisé à la hausse pour 2022, pour pallier le manque d’électricité. Le contexte de la hausse du prix de l’énergie rabat également les cartes et peut jouer en faveur du projet Ecocombust. Gwenaël Plagne :
"Le principe de réalité, on est obligés d’augmenter le nombre d’heures et de doubler le nombre d’heures de Cordemais au minimum pour 2022, on espère que dans un esprit de cohérence, le ministère va aller jusqu’au bout et déployer ce projet, qui permettra dès l’hiver prochain de déjà décarbonner de 20% la production, c’est-à-dire qu’on pourra mettre 20% de pellets dans notre matière première, au lieu d’avoir 100% de charbon, on en n’aura que 80%. Ce qui peut retirer déjà, on parle de centaine de milliers de tonnes de CO2 émis, c’est quand même tout de suite quelque chose qui est mesurable."
Titre :Gwenaël Plagne, délégué CGT à la centrale de Cordemais
Crédit :Emilie Plantard