La Bretagne ne sera pas épargnée par le réchauffement climatique

Publié : 31 août 2021 à 9h46 - Modifié : 31 août 2021 à 9h56 par Dolorès CHARLES

Crédit : Dolorès Charles

Un été en dents de scie ! Après de belles périodes ensoleillées sur début juin ou après le 14 juillet par exemple, habitants et touristes de l’Ouest ont plutôt bénéficié d’un temps « pourri » début juillet et début août en particulier. Depuis le 10 août, c’est mieux, le soleil est de retour, même s’il est plus ou moins vaillant.


Un décalage vers le sud


Au final sur le bel été annoncé, on peut rester perplexe ! Mais le climatologue à Météo France (Rennes) Franck Baraer l’explique, ce sont des prévisions européennes à trois mois, et le bel été s’est confirmé, il y a eu juste un décalage vers le sud du continent (Italie, Grèce, Maghreb... où l’on a enregistré des records de température). Dans nos régions Pays de la Loire et Bretagne, où l’on connait une « variabilité naturelle », on retiendra surtout le manque de soleil : parfois absent pendant 3 jours, ce qui est très rare ! Pour ce spécialiste du climat, la hausse des températures est indéniable et elle va s’accentuer partout, même en Bretagne. La région ne sera pas épargnée, estime Franck Barrère interrogé par Anthony Boutin :


"La Bretagne est entourée d'eau par la Manche et l'Atlantique, c'est donc une région tempérée en été, c'est à dire qu'il fait rarement très chaud. On a eu de fortes chaleurs par le passé, mais ça ne dure jamais très longtemps... on part un petit peu de bas quelque part donc même si le climat se réchauffe de deux degrés, voire de 4 degrés, on part de bas donc on aura des choses qui resteront supportables ! Par contre, dans le sud ouest de la France où il fait très chaud en été depuis longtemps, 2 ou 4 degrés de plus ça peut être catastrophique, et on l'a vu cet été avec les premières conséquences, qui sont les risques d'incendie !"

Titre :Franck Baraer, Météo France Rennes

Crédit :Anthony Boutin

Le réchauffement climatique aura des conséquences


La hausse des températures est indéniable et elle va s’accentuer même en Bretagne, où il y aura des changements dans les pratiques agricoles, économiques ou liées aux migrations climatiques.


Comment lutter face au changement climatique ? La réponse de Franck Baraer de Météo France "la grande priorité c'est l'atténuation c'est à dire de faire le maximum d'efforts dès que possible, dès maintenant, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et là que c'est compliqué parce que chacun d'entre nous peut faire des efforts à son niveau, mais il faut que cet effort soit partagé par tous les humains, et on sent bien qu'il y a des pays qui sont plus ou moins réticents à faire ces efforts ! Il faut aussi faire ces efforts très vite car plus on attendra et plus les conséquences seront coûteuses en termes humains, d'habitat et également en termes financiers. Plus on agit tôt, et plus on limitera les effets et plus les effets seront supportables !"

La Bretagne Fort La Latte

Crédit : Pixabay

Titre :Franck Baraer, Météo France Rennes

Crédit :Anthony Boutin

400 000 habitants en plus en Bretagne d’ici 2040


Didier Le Corre, le rédacteur en chef du magazine « Bretons », consacre son dossier d’aout / septembre au « Climat Breton », et il parle de "différents climats" en Bretagne. Pour lui non plus, la Bretagne n’échappera pas au changement climatique, et aux migrations qui en découleront. Didier Le Corre avance ce chiffre : 400 000 pour 400 000 habitants en plus en Bretagne d’ici 2040 : "ce n'est pas énorme car c'est une tendance de fond vers l'arc Atlantique en général. En fait c'est Bordeaux et Nantes, deux grandes métropoles qui attirent le plus en France actuellement... Il est évident que le changement climatique donne aussi très envie d'aller vers la mer tout bêtement plutôt que de rester dans l'est de la France par exemple. La Bretagne serait très attirante maintenant pour cette raison là, et puis c'est un autre sujet mais aussi pour des prix de l'immobilier qui sont beaucoup moins importants que sur les autres parties de l'Atlantique (Pays basque, Gironde, etc.) où on est largement au dessus, cela reste très attirant, mais 400 000 ça parait fou mais ce serait peut-être plus !"

Titre :Didier Le Corre

Crédit :Anthony Boutin