L'aéroport de Lorient va-t-il prendre un nouveau départ ?

Publié : 4 février 2022 à 8h33 par Dolorès CHARLES

Crédit : Yann Launay

Une nouvelle ère s'ouvre pour l'aéroport de Lorient. La société Edeis, qui vient de reprendre sa gestion, compte le faire revivre, en s'appuyant sur les besoins des locaux (chefs d'entreprise, etc.) Elle veut faire du sur-mesure.

L'aéroport de Lorient va-t-il prendre un nouveau départ ? Aujourd'hui l'aérogare est vide, la ligne Lorient-Paris a été suspendue il y a près d'un an par Air-France : pas assez rentable, mais la société Edeis, qui vient de reprendre la gestion de l'aéroport, compte bien le faire revivre. Edeis gérait déjà 19 aéroports en France, dont celui d'Angers. A Lorient, aucune ligne aérienne n'est annoncée pour le moment :  l'objectif est de partir des réels besoins locaux, pour garantir une rentabilité aux compagnies, comme l'explique Olivier Galzi, vice-président d'Edeis :


"On est en train de parler des besoins de mobilité aérienne pour les entrepreneurs du territoire, qui ont besoin de pouvoir se déplacer dans des filiales ailleurs en France, parfois aussi d'être connectés à un hub international pour leur développement international. Donc des chefs d'entreprise, des élus, et on va tout mettre sur la table, et on va dire : si on veut faire venir demain un avion et redémarrer une ligne vers Lyon, voilà ce que ça coûte, qui peut mettre quoi ? Qui a besoin de quoi ? Comment on va faire du sur-mesure ... Pour ça, il faut aussi des entrepreneurs et des compagnies aériennes qui soient dynamiques et capables de comprendre qu'aujourd'hui on doit faire du sur-mesure, et que ce sur-mesure va se jouer à quelques sièges près."

Titre :Olivier Galzi, vice-président d'Edeis

Crédit :Yann Launay

Lorient doit être complémentaire avec Brest


Pour Olivier Galzi, la position géographique de Lorient est un atout, et son aéroport n'est pas un aéroport "en trop", bien au contraire : "Lorient est suffisamment loin de Brest pour être dans une complémentarité avec Brest. L'aéroport de Nantes est déjà extrêmement saturé : Lorient est positionné, pour reprendre une partie de ce trafic-là. Rennes est quasiment en limite de capacité aujourd'hui... C'est une très belle infrastructure ici, elle existe : utilisons-là ! Il n'y a rien à investir, ça existe... Est-ce qu'à un moment donné tout le monde va finir par se rendre compte qu'on doit rallumer les feux sur cet aéroport, quitte peut-être à rationaliser des systèmes régionaux, voire interrégionaux jusqu'à Nantes."

Crédit : Yann Launay

Titre :Olivier Galzi, vice-président d'Edeis

Crédit :Yann Launay

Lorient-Lyon


Les entreprises de Bretagne sud militent pour une ligne régulière Lorient-Lyon, qui pourrait être la première à redémarrer, peut-être dès cette année. Mais les particuliers peuvent-ils envisager de décoller un jour de Lann Bihoué pour partir en vacances, par exemple ? :


"Là on parle de vols saisonniers, bien sûr qu'on a un plan de développement pour les vols saisonniers, le charter... Mais nous ce qui nous intéresse c'est que cet outil vive à l'année et on doit amorcer ça avec les entreprises. On a clairement identifier, avec les entrepreneurs du territoire, un besoin de mobilité sur Lyon : il y a plusieurs ETI, PME, qui ont des succursales à Lyon, des partenariats commerciaux à Lyon, qui ont besoin de déplacer des collaborateurs régulièrement. Aujourd'hui, par la route, c'est 8 heures."

Titre :Olivier Galzi, vice-président d'Edeis

Crédit :Yann Launay

Un aéroport, bon pour les affaires


Alban Ragani, chef d'entreprise et président du Medef Morbihan, attend le retour d'au moins une ligne aérienne vers un grand aéroport connecté à toute l'Europe. Pour les affaires des entreprises bretonnes, mais aussi pour attirer des entreprises extérieures :


"Si vous voulez attirer des entreprises sur le territoire, il faut un moyen de les amener ici... Si vous les faites atterrir à Nantes... Ils vont rester à Nantes : ils vont dire "je vais construire un entrepôt juste à côté de Nantes et puis ça me suffira... Il faut leur permettre de venir rapidement sur le territoire, pas par des escales à Paris, à Nantes ou à Brest. On ne demande pas 50 avions par jour, on demande juste d'avoir une ligne régulière qui nous permette de rayonner. Réduisons les lignes à Nantes : une ligne en moins, à Nantes, par jour, et donnons-en une à Lorient, et vous verrez que ça satisfera suffisamment, et on n'utilisera pas plus les avions que d'autres pays ou d'autres régions..."

Titre :Alban Ragani, président du Medef Morbihan

Crédit :Yann Launay

La compagnie Twin Jet, spécialisée dans les vols régionaux, se dit prête à mobiliser un avion de 18 places pour une ligne Lorient-Lyon ou Lorient-Paris, si la rentabilité est au rendez-vous. Une association pourrait aussi voir le jour, pour défendre le développement de l'aéroport, une association qui réunirait chefs d'entreprise, élus et usagers potentiels de l'aéroport.